samedi 30 juin 2012

vendredi 29 juin 2012

Cecilia Zeno-Tron

Pietro Longhi - La Toilette

Cecilia, fille de Renier Zen et épouse de Francesco Tron, était une dame charmante et une femme d'esprit que le poète local Angelo Maria Barbaro chanta et dont les charmes mirent en danger le vieux Parini, comme on peut s'en rendre compte dans l'ode écrite par celui-ci en 1787 intitulée : Le Danger. 
Longo rappelle dans ses Mémoires qu'elle prodiguait d'immenses trésors lors de splendides réceptions où elle accueillait les meilleurs gens de son pays et du monde. Chaque souverain qui arrivait à Venise était reçu dans sa maison. Pas un seul étranger célèbre pour ses talents, ses aventures ou pour grandeur de ses titres et honneurs qui ne lui fut recommandé par lettre d’illustres personnages.
Celui qui voulait un dictionnaire universel des langues et des dialectes devait se référer à ses très brillantes traductions dans lesquelles elle savait si bien trouver les mots propres à toutes les notions, soutenant noblement les diverses manières d’écrire. Elle obtenait ainsi l’admiration des voyageurs lesquels portaient chez eux, à leur retour, les éloges à l’égard d’une femme si noble, si généreuse.
Il n’y avait pas de ballerine, de cantatrice, de poète, d’aventurière, ayant soif de renommée qui ne fut accueillie et protégée par elle. Protectrice des arts et des sciences, elle était mécène des hommes de lettres et des artistes, qu’elle recevait en les flattant, leur donnant courage et facilitant leur entreprise avec les associations et leur apportant une aide financière.
De telles belles prérogatives, sans doute un peu gonflées par l’adulation dont elle était l’objet, étaient obscurcies par une grande licence de mœurs. Ballerini, dans ses Lettres dit qu’elle faisait feu de tout bois et raconte l’anecdote suivante : Les ducs de Curlandie étant venus à Venise en 1784 cherchaient une loge au théâtre S. Benedetto. Cecilia Tron consentit à leur céder la sienne, moyennant le prix de 80 sequins. Alors courut le pamphlet satirique sui suit :
" Elle est forte la Tron
Elle vend sa loge
Plus cher que sa…. "
Alors dans ce cas, s’exclama-t-on, on ne devrait pas dire qu’elle vend sa loge, mais qu’elle la donne ; et son mari fut l’objet des plus grasses plaisanteries.
On ne doit pas oublier son étroite relation avec le tristement célèbre Cagliostro. Relation qui prit fin seulement quand l’imposteur qui avait soutiré 1000 sequins à un riche marchand de la Giudecca , lui faisant la promesse de lui enseigner comment on transforme le plomb en or et le pain en soie, s’enfuit piteusement de l’île par la peur des Plombs.
Une autre épigramme populaire fait référence à Cecilia Tron :
"Qui rode sur la rive ?
Lucieta la bela
Et sa sœur la sourde
La Trona, la Benzona…"
On veut que par "Lucieta la bela" on entende Lucia, fille du pharmacien Fantini ai Carmini, épouse de Nicolo Foscarini et que par "sorda so sorela" on entende Cicognara, autre fille de Fantini mariée à Zanetti. Enfin "Benzona" désigne Marina Querini, épouse de Pietro Benzon.
Anecdotes historiques vénitiennes" - 1897 -Giuseppe Tassini - Merci à Claude Soret pour ses traductions.

jeudi 28 juin 2012

lundi 25 juin 2012

La vigilance des Inquisiteurs d'Etat


A ce propos, une anecdote a été révélée par des écrivains français qui, vrai ou non, reflète l'époque et démontre en quelle estime était tenu le fameux tribunal.
On déroba à un noble français, venu visiter notre côté, une petite bourse verte contenant une belle somme d'argent. Il dénonça les faits, mais on ne put rien découvrir sur le moment. Si bien que, indigné, il décida de partir mais non sans d'abord se lamenter publiquement du peu de sagesse du gouvernement vénitien. 
Pendant qu'il était en marche vers Mestre, sa gondole fut arrêtée par une autre dans laquelle était assis un grave personnage, qui lui demanda si c'était bien lui-même qui, quelques jours avant, avait été volé d'une certaine somme d'argent contenue dans un sac vert. La réponse étant affirmative, il poussa du pied un drap et on vit apparaître un cadavre qui tenait en main la bourse, que reconnut tout de suite notre étranger. Le grave personnage se retournant vers lui, dit alors : "Justice est faite. Reprenez votre or et partez, en vous gardant bien de remettre les pieds sur nos terres".
Anecdotes historiques vénitiennes" - 1897 -Giuseppe Tassini - Merci à Claude Soret pour ses traductions.

samedi 23 juin 2012

vendredi 22 juin 2012

XE GIAZZA L'ABATE NEL CAMPO

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Il arriva parfois que, en hiver, certains se lamentent injustement du froid de la journée tandis que les autres disaient en plaisantant : Oui, sur la place "l'abate" est gelé
Pour bien comprendre cette expression, il est bon de savoir que le mot "abate" dans l'ancien dialecte vénitien ne signifiait pas seulement : homme voué à la carrière ecclésiastique ; mais il désignait aussi ces blocs de marbre placés à l'entrée des églises et des confraternité qui servaient de support aux crucifix et enseignes religieuses. De ces "abati" nous avons encore des exemples à S. Maria Formosa , face à la porte de l'église, sur le Campo dei Frari et ailleurs.
La phrase joue donc sur les deux sens du mot "abate" et sur la naturelle froideur du marbre.
De cette manière, elle veut donc indiquer qu'en ce jour, par un froid peu intense, seulement les blocs de marbre étaient glacés.
Dans son dictionnaire du dialecte vénitien, Boerio donne une explication erronée de cette phrase : Il fait grand froid!
Anecdotes historiques vénitiennes" - 1897 -Giuseppe Tassini - Merci à Claude Soret pour ses traductions.


jeudi 21 juin 2012

mercredi 20 juin 2012

mardi 19 juin 2012

Angelo Jacopo Gustinian

Longhi- La Chute des Géants (détail Palais Sagredo)

Le général Napoléon Bonaparte étant arrivé en 1797 à Trévise, l'inspecteur extraordinaire Jacopo Giustinian se présenta à lui pour lui présenter ses hommages et lui témoigner des sentiments amicaux de la République. Mais Bonaparte l'accueillit avec arrogance, répétant ses habituelles accusations et calomnies contre Venise, lui ordonnant de partir avant dix heures, sous peine de mort. Sans se démonter, Giustinian lui dit qu'il ne pouvait recevoir d'ordre que de son gouvernement. Alors Bonaparte affirma son intention de détruire la République vénitienne et qu'il ne changerait d'avis que si Giustinian se rendait au Conseil majeur pour lui faire avoir la tête des Dix du Conseil des Dix. En bon patriote il ne put faire moins que de s'horrifier d'une si lâche proposition et de répondre qu'il n'irait jamais. Voyant que ses paroles ne servaient à rien, il détacha son épée, la déposa aux pieds du général, se déclarant tout à la République, proposant de verser tout son sang pour l'honneur de celle-ci.
Il semble qu'un noble sentiment ait alors surgit dans l'âme de Napoléon puisqu'il tourna vers Giustinian un regard doux, en loua le patriotisme et lui promit de sauver ses biens quand il détruirait ceux de tous les autres patriciens. Mais Giustinian ne tarda pas à lui faire comprendre qu'il n'était pas si vil au point de penser à lui même quand on massacrerait sa patrie.
En vérité, c'est une douce chose que de penser à la conduite généreuse d'un ses fils , au milieu de tant de bassesses et de trahisons qui entourèrent la chute de la République.
Anecdotes historiques vénitiennes" - 1897 -Giuseppe Tassini - Merci à Claude Soret pour ses traductions.

lundi 18 juin 2012

De San Piero vers Le Vignole

Je suis en "vacance" pour les prochaines semaines, mais mon blog, programmé à l'avance, lui, n'est pas en vacances. 






dimanche 17 juin 2012