dimanche 28 février 2010

Les Scuole



San Rocco et tablette du métier des fourreurs

Les premières scuole avaient un caractère religieux et de secours mutuel plus que professionnel. Elles étaient rattachées à des églises ou monastères. Ces anciennes formes d'association servirent de modèle pour les corps de métier quand les communautés de personnes de la même profession se chargèrent de protéger les intérêts de leur catégorie.
Dès le XIe siècle, des associations d'ouvriers fournissaient un travail libre dans les ateliers.
Au XIV e siècle, les corporations religieuses ou professionnelles atteignaient le chiffre d'une centaine.
Elles avaient une large autonomie et étaient régies par des statuts (mariegole) afin d'éviter des formes d'abus : concurrence déloyale, travaux défectueux, horaires excessifs...
Au siège, la corporation conservait l'étendard orné de l'image du saint patron, le symbole du métier, les cachets et la caisse.
Les apprentis devaient avoir atteint leur douzième année et l'apprentissage durait de 5 à 7 ans. Après deux ou trois années passées comme ouvrier, un examen donnait le titre de maître et d'ouvrir boutique.
Le rôle d'assistance était très important : versement de sommes d'argent aux pauvres et aux infirmes, de pensions aux veuves, tutelle des orphelins et fondation d'hôpitaux.
A partir de 1539, l'appartenance à une corporation devint obligatoire pour tous les artisans et les ouvriers.
"Venise" Alvise Zorzi

Rio del Piombo

Pestrin, lieu où l'on vendait le lait


samedi 27 février 2010

Rio della Tetta


Daniele Manin (1804-1854)



Il mena la rébellion vénitienne contre la domination autrichienne en 1848-1849 avec Nicolo Tommaseo. Après de farouches combats et des bombardements répétés sur la ville, la République fut forcée de capituler. Manin et quarante autres rebelles furent exilés par les Autrichiens. Quand l'archiduc Sigismond et le nouveau gouvernement autrichien pénétrèrent dans la ville, ils ne rencontrèrent ches les Vénitiens qu'un stoïcisme plein d'amertume.

Daniele Manin mourut à Paris en 1854.

Photo tirée de : VENISE, photographies anciennes de Dorothea RITTER - © 1994 Inter-Livres

Photo de 1874

Seules les poutres de soutien empêchent le reste de la façade délabrée de San Paternian de s'effondrer complètement ; cette photographie fut prise à l'intention des autorités vénitiennes pour fournir une preuve du travail de restauration indispensable.
On édifia une caisse d'épargne à la place de l'église et on rebaptisa le campo du nom de Manin d'après le monument à Daniele Manin qui y fut érigé.
Photo tirée de : VENISE, photographies anciennes de Dorothea RITTER - © 1994 Inter-Livres

vendredi 26 février 2010

Porte d'eau

Corte del Fontego



Architecture romane du XIe siècle

jeudi 25 février 2010

Les sermons en plein air

Posted by PicasaIl fut un temps où, à Venise, on prêchait sur les places, situées devant les églises. Cet usage fut interdit par la loi du 4 mai 1439, qui permettait seulement les sermons sur les places, la veille de la fête du Saint ou de la Sainte auquel était dédié l'église. Quelques mois après, l'interdiction fut levée et nous voyons S. Bernardino de Sienne prêcher librement sur le Campo di S. Polo. En 1450, là même prêchait un des ses disciples, appelé Frère Santo, faisant allumer un grand bûcher où l'on brûla un grand nombre de morceaux d'étoffes, de draps… qui avaient coûté une belle somme d'argent, objets tous portés là pour faire démonstration de la vanité du monde.

Au siècle suivant, prêcha au même endroit le 2 avril 1511 Frère Ruffin Lovato, s'en prenant particulièrement aux juifs, disant que la ville en était remplis et disant que ce serait une opération méritoire que "de leur prendre tout ce qu'ils avaient et de les mettre à sac".Cependant le gouvernement qui avaient besoin des juifs, à la demande des banquiers Anselmo et Vivian, admonesta Frère Ruffino ainsi qu'un autre frère qui avait fait un sermon allant dans le même sens devant l'église S. Cassiano.
Chose étrange! Ce gouvernement qui, au XVème siècle avait interdit les sermons en plein air, au siècle suivant, non seulement le permettait mais ordonnait que l'on prêche chaque jour de fête sous les portiques du palais ducal et sous les voûtes du Rialto.
Au siècle passé, la coutume s'était épandue de prêcher sur la place Saint-Marc pendant le carnaval. Plus précisément en 1744, on ordonnait que le prédicateur ait terminé chaque jour son sermon à 18h30 et ceci au motif que ne puissent arriver des scandales et désordres au contact des personnes masquées et parce qu'aussi les charlatans, les camelots et autres qui, à cette époque s'installaient sur la place, puissent exercer sur les lieux.
Il est à noter que, lors de la dernière nuit du carnaval, pendant que sonnait la cloche de la Quaresima, les bons vivants et les déguisés se déchaînaient contre la chaire où l'on prêchait, placée sous les portiques du palais ducal, en la tirant dans tous les sens et le brisant par tous les moyens.
Merci à Claude Soret pour ses traductions : anecdotes historiques vénitiennes - 1897 -Giuseppe Tassini

Ponte Marcello - rio del Piombo

mardi 23 février 2010

Lorenzo Tiepolo



Avant d'être racheté par les contes Papadopoli en 1864, ce palais appartenait à la famille Tiepolo qui donna de nombreux personnages illustres à Venise dont le doge Lorenzo Tiepolo (1268-1275). Le doge n'arrivait au trône qu'à travers un labyrinthe inextricable de votes ; une fois élu il n'a même pas le droit de refuser. Retirés en conclave, les électeurs ne pouvaient sortir de la salle où ils étaient réunis et dont on barrait les fenêtres. On leur accordait tout ce qu'ils désiraient : mais pour éviter la corruption du dehors, tout objet demandé par l'un était fourni à tous, soit en 41 exemplaires...

Ce fut le doge Lorenzo Tiepolo qui donna le premier le titre de citoyen à un Juif de Négrespont, fait important pour l'époque.
A sa mort, de nouvelles restrictions furent faites au pouvoir ducal. Comme il avait épousé une fille de Bohémond, roi de Serbie et frère de Jean de Brienne, empereur de Constantinople, les Cinq Correcteurs décrétèrent d'interdire au doge et à ses enfants d'épouser des princesses étrangères et d'accepter des fiefs pour lui ou sa famille.
Mais la clause la plus importante, et qui prouve à quel degré de civilisation les Vénitiens étaient arrivés en ces temps barbares, est celle-ci : l'obligation imposée dorénavant aux doges de se faire donner tous les jours le nombre des prisonniers se trouvant dans les prisons du palais ducal, et de ne pas leur donner plus de trente jours de prison préventive avant de les traduire en jugement.

San Francesco della Vigna


Campanile de San Francesco della Vigna

dimanche 21 février 2010

Merveilleuse soirée passée grâce à Danielle

"Le marchand de Venise" dégusté hier soir grâce à Danielle qui m'a gentiment fait parvenir ce dvd ; des costumes somptueux, des tons magnifiques (en faisant des arrêts sur image, on croirait voir des tableaux), de très bons acteurs, bref on aimerait que le temps s'écoule moins vite lorsque l'on est ainsi "transporté"...
Quelques jours avant, toujours grâce à Danielle, j'avais regardé "La courtisane", vie de Veronica Franco, autre film merveilleux, avec des couleurs très particulières.
Deux "petits bonheurs" de la semaine à partager

Calle dell'Angelo, 1890


Femmes confectionnant devant leur porte des colliers de perles de verre de Murano destinés au commerce touristique ; l'homme avec son petit établi est peut-être un cordonnier

Autre félin un peu plus imposant

Chat serein à la Giudecca

Les chats de la Giudecca traversent-ils parfois le canal pour aller voir leurs potes ?

samedi 20 février 2010

Naissance du "Conseil"

Pépin roi d'Italie, fils de Charlemagne, se retire après avoir essayé de s'emparer des îles de Rialto défendues par Angelo Partecipazio (811-827)
Depuis le premier doge, Paolo Anafesto en 697 jusqu'en 1032, se fut la plupart du temps complots, corruption, meurtres, soulèvements du peuple, et on retrouvait les mêmes familles dans la fonction de doge.
Ce n'est qu'en 1032 que le doge Flabanico fit la première loi constitutionnelle de Venise qui interdisait au doge d'élever ses parents à la dignité de co-régents et de les associer au pouvoir. Il fit choisir dans l'Assemblée des notables (majores) deux patriciens pour assister et surveiller le doge. Ce fut le noyau du minor consiglio qui devait comprendre plus tard six conseillers choisis dans les six "sestieri".

La pointe des loups.




Depuis le XIVème siècle, s'avançait depuis Fusina vers S. Marta un morceau de terre marécageuse, couvert de roseaux et d'arbustes qui s'appelait la "Punta dei Lovi", ou lupi (loups) parce que beaucoup de loups s'y étaient installés. Craignant qu'ils ne s'approchent de la cité, le gouvernement décida en 1339 de consacrer une certaine somme à leur destruction. En même temps, il autorisa chacun à venir prendre des matériaux dans les lieux pour ses propres besoins.
Ce décret cependant, avec le temps, fut oublié et c'est seulement les dangers lors de la guerre de Cambrai qui le remirent en vigueur en 1509. Le Sénat ordonna alors, comme l'écrit le rapporteur Priuli, de faire tailler tous les arbres, les roseaux qui étaient dans les lieux et tous les bois. Il fit rapidement ouvrir quatre canaux par 200 hommes dans le marécage.

Merci à Claude Soret pour ses traductions : anecdotes historiques vénitiennes - 1897 -Giuseppe Tassini

Reflet vénitien

vendredi 19 février 2010

Campiello de la Madonna, Cannaregio

Quelques métiers pratiqués au XVIIIe siècle

Miroitier, raffineurs de cire, pêcheur, pompiers (fonction confiée par le Sénat aux ouvriers de l'Arsenal), tailleur ducal, fabricant de futaine.
illustrations tirées de "Varie venete curiosità sacre e profane" de G Grevembroch (1755-1765)

jeudi 18 février 2010

Dernière acquisition


Pietro Candiano IV (959-976) fit oublier qu'il était un pirate en promulgant plusieurs décrets contre l'esclavage et le commerce avec les mécréants. Il réussit à garder l'indépendance alors que l'Italie retombait sous l'hégémonie germanique. Malheureusement le naturel revint au galop...il redevint odieux ; il répudia sa femme qu'il enferma dans un monastère, il contraint son fils à entrer dans les ordres afin d'épouser la soeur du marquis Hugo de Toscane qui lui apportait une très riche dot. Ces richesses permirent au doge de rivaliser avec le faste des cours impériales.
Le peuple se révolta contre lui en août 976 et mit le feu au palais du doge qui fut contraint de se réfugier dans l'église San Marco où il fut massacré ; trois cents maisons furent détruites.
Le règne du doge Pietro Orsolo Ier qui lui succéda fut très important pour l'histoire de l'art.
C'est lui qui fit venir de Constantinople des architectes pour rebâtir San Marco ; après s'être assuré que la partie de la ville détruite serait reconstruite il quitta Venise et se retira à l'abbaye de St Michel de Cusano dans les Pyrénées Orientales.

Qui ne s'est jamais arrêté devant cette boutique derrière le fontego dei Tedeschi ?

mercredi 17 février 2010

L'enlévement des jeunes mariées, sous le règne de Pietro Candiano III (942-959)


Le dernier jour de janvier, les vénitiens avaient coutume de célébrer l'anniversaire du transport des restes de St Marc par une cérémonie solennelle qui avait lieu à la cathédrale de San Pietro.

Ce jour-là, on célébrait de nombreux mariages et en particulier celui de douze filles pauvres richement dotées par le doge. Les fiancées accompagnées de leurs parents et amis se rendaient en grande pompe à l'église. Les jeunes filles portaient toutes un écrin renfermant leur dot et leus cadeaux de noce.
Quelle aubaine pour les pirates !
La nuit qui précéda la fête, ils se cachèrent dans les îlots proches d'Olivolo (Castello) et au moment de la cérémonie firent irruption dans la cathédrale, enlevant les jeunes filles avec leurs trésors. Le doge qui était présent à la cérémonie, se mit aussitôt à la tête des citoyens présents auxquels se joignirent bientôt ceux de Santa Maria Formose et poursuivit les ravisseurs qui avaient déjà pris le large avec leur butin. Ils les atteignit prés de Caorle, dans une crique où ils s'étaient cachés pour se partager le contenu des écrins et les jeunes filles, les mit en fuite et reconduisit triomphalement les fiancées à Olivolo.
On donne encore de nos jours le nom de "porto delle Donzelle" à la crique où furent surpris les pirates.

Chat vénitien à la toilette

Du nom d'une "osteria" à l'enseigne "del sole"

lundi 15 février 2010

Ce n'est pas vénitien...

mais c'est trop bon et je vous fais partager cette tarte bourdaloue :
Foncer un moule avec une pâte brisée maison, faire cuire à blanc 8' à 180°.
Mélanger 150g de poudres d'amandes, 160g de sucre en poudre et 90g de beurre mou ; ajouter 3 oeufs, travailler à la spatule et au batteur 5'.
Étaler la crème d'amandes au fond du moule, répartir les demi-poires au sirop, et hop ! au four durant 30'.
C'est divin.....

Invitation à la rêverie à Sant'Elena