Il y avait un homme à la stature colossale, qui portait un grand chapeau à larges bords, lui cachant le visage et une longue houppelande. On le voyait marcher vers 1792 la nuit dans les ruelles les plus éloignées de la cité. Il prenait plaisir, quand il rencontrait quelque fillette ou femme à l'aborder et lui posant la main sur l'épaule, lui demandait avec une voix sombre quelle heure il était. Parfois il répétait la même scène avec un petit vieux ou avec un individu notoirement peureux. Dans ce cas, il voulait savoir de lui, s'il appartenait au camp des Catellani ou au camp des Nicoloti. Son apparition semait la panique chez les gens, surtout chez les femmes, qui craignaient toujours de le rencontrer. Le jeu n'aurait pas cessé si le gouvernement n'avait pas mis la main sur "l'homme au capelon", qui était un pauvre rémouleur, et ne l'avait condamné pour quelque temps à voir le soleil à travers les barreaux de la prison.
Le souvenir de ces faits est actuellement rappelé à l'époque du carnaval par nos petits polissons qui parfois suivent un tel, montés sur des échasses, avec un grand chapeau, chantant en chœur : "Voyez l'homme au capelon"
Merci à Claude Soret pour ses traductions : anecdotes historiques vénitiennes - 1897 -Giuseppe Tassini
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