lundi 30 avril 2012

dimanche 29 avril 2012

Quand l'Arsenal battait son plein

Campanile de S Francesco della Vigna
A proximité du mur d'enceinte de l'Arsenal, les maisons ne devaient pas dépasser trois étages pour éviter tout espionnage.
Même les curés ne possédaient pas les clés des campaniles qui leur auraient permis de dominer le chantier naval.

San Francesco della Vigna





samedi 28 avril 2012

Bientôt...

Campanile S Francesco della Vigna

vendredi 27 avril 2012

Risi e bisi

Égrener 1 kg de petits pois ; plonger les gousses dans une casserole d'eau chaude pour faire un bouillon.
Faire rissoler dans une marmite 50g de poitrine salée coupée en dés et 1 oignon ciselé avec un peu d'huile d'olive. Ajouter les petits pois, du sel, du poivre, un peu de bouillon chaud à hauteur des petits pois, jusqu'à la cuisson presque complète des pois.
Verser 300g de riz à grains ronds (vialone nano) et ajouter le bouillon par petites quantités jusqu'à la fin de la cuisson du riz. Attention : le riz cuit pendant les 15 premières minutes, ensuite il se transforme en purée. C'est le vialone nano qui convient parce qu'il est à la fois crémeux et al dente.
Écraser légèrement 1/2 c à c de graines de fenouil et les rajouter au riz quand il est presque cuit.
Retirer du feu, mettre 30g de beurre, remuer ; ajouter 50g de grana padano, remuer.
La consistance doit être plutôt crémeuse (all'onda).

© La Cuisine d'Alvise - D. Laporte Dos Santos


Adriana Cardin : C'est un plat traditionnel des environs de l'an 550, qui s'est répandu de la Sérénissime aux villes d'Adriatique orientale, en Grèce, Turquie et Liban.
Il était réservé pour la grande fête du doge, le jour de saint Marc, patron de la cité (25 avril). Le riz et les petits pois primeurs étaient alors un produit de luxe.
La proportion était d'un petit pois pour un grain de riz.
On trouve le riz dans la plaine de Vérone, terre riche en eau, idéale pour la culture du riz, originaire d'Inde et de Chine (arrivé en Italie par l'Espagne, avec les Arabes).

mercredi 25 avril 2012

25 avril 1912, inauguration du nouveau campanile - "L'Illustration"

"Le 25 avril, les Vénitiens seront en fête. Tandis que les salves des torpilleurs mouillés à l'entrée de la Giudecca éclateront brutalement dans le silence de la ville endormie sur l'eau ; tandis que les canots à pétrole et les mouches fumeuses, surchargées de touristes, mettront en fuite les gondoles du Grand Canal, les cloches de Saint-Marc tinteront gravement, comme autrefois, pour célébrer l'achèvement du nouveau campanile. Et la foule entassée sur la place magnifique emprisonnée dans ses perspectives séculaires, en reprenant possession de ce décor unique au monde, pensera dans un élan de patriotisme et de piété artistique, que la beauté de Venise, si souvent menacée de périr, est immortelle."


Façade de la loggetta à la veille de l'inauguration du nouveau Campanile.
"La première pierre du nouveau campanile fut posée le 25 avril 1903, en présence du cardinal Sarto, évêque de Venise, aujourd'hui Pie X.
La reconstruction aura duré neuf ans. 
Grâce aux soins méticuleux apportés dans les moindres détails, il semble permis d’espérer que le nouveau campanile sera d'une solidité à toute épreuve ; avant peu, dans l'atmosphère spéciale des lagunes, il aura pris cette douce et chaude tonalité qui donne à Venise sa couleur inimitable ; et, en contemplant sa silhouette élancée dans le soleil couchant, les vieux gondoliers eux-mêmes reconnaîtront le campanile de leur jeunesse."

mardi 24 avril 2012

Alvise

"Pour conserver le canard, ma tante le fait cuire doucement, pas rôtir mais suer, pour qu'il donne tout son gras. Après, elle le coupe en morceaux qu'elle met dans des bocaux blanc en terre cuite, noyé du gras. Même la viande de porc est cuite comme ça.
Le campagnard vénète se sert du poivre et de la cannelle et aussi des aromates de son potager pour donner du goût aux plats.
Le lapin n'est pas spécialement apprécié pour sa viande, mais plutôt pour la sauce aromatique qui l'accompagne sans masquer son goût sauvage. Il existe beaucoup de versions de cette recette, environ quarante, toutes familiales.
Ma tante met une grenade pour attendrir la viande dans la cuisson. Son jus remplace le vin blanc qui n'est pas trop connu des gens comme nous."

Venise tranquille



lundi 23 avril 2012

dimanche 22 avril 2012

"L'Illustration du 20 avril 1912" - La Loggetta




La reconstruction de la loggetta de Sansovino, qui flanque la façade est, fut assez laborieuse, car ce petit monument englouti sous les débris de la tour, avait été fort maltraité.
La loggetta fut bâtie en 1540 par Jacopo Tatti, dit le Sansovino, sculpteur et architecte florentin qui, après avoir longtemps travaillé à Rome pour le pape Léon X, vint se fixer à Venise où il édifia le palais Cornaro et la Bibliothèque qui, avec les nouvelles Procuraties, constitue aujourd'hui le palais royal.
Après avoir servi aux réunions des nobles, elle devint la salle des gardes pendant les séances du Grand Conseil. 
La plupart des oeuvres d'art qui la composaient furent retrouvées en piteux état ; mais elles ont été très habilement restaurées.
On revoit telles qu'elles étaient, la grille du Gai, et les grandes statues, bronzes de Sansovino dont la Madone n'a pu revivre que partiellement. Ce groupe en terre cuite, représentant la Vierge avec l'enfant Jésus et le petit saint Jean, fut brisé en 1600 morceaux.

samedi 21 avril 2012

Blason des Colleoni : sans commentaire...


"L'Illustration du 20 avril 1912"

 "La flèche tout en conservant le même aspect que l'ancienne sera beaucoup plus légère. Un dispositif nouveau et original a été imaginé pour assurer l'équilibre de l'ange qui couronne le monument et dont les ailes offrent une grande prise au vent. On évite ainsi la fatigue que causerait à l’édifice la transmission des efforts de résistance pendant les ouragans. En même temps, le clocher devient pour les Vénitiens une excellente girouette."
 "Le soubassement a été rétabli tel qu'il était à l'origine. Par suite de relèvements successifs du pavage de la place Saint-Marc, une partie de ce soubassement s'était trouvée enterrée ; avant l'écroulement, on ne voyait plus que trois redans sur tout le périmètre. Le nouveau soubassement en présente cinq, ce qui, tout en rendant la base plus massive, donne à l'ensemble du monument un aspect plus dégagé."
"Pour plus de sécurité on augmenta la surface d'assise du clocher, et l'on battit environ 4 000 pilotis en mélèze, dont la longueur varie entre 2m60 et 7m65, sur 0m21 de diamètre. On cola du béton dans les intervalles, puis, sur la plate-forme ainsi constituée, on établit deux planchers de chêne superposés perpendiculairement l'un à l'autre. Le mélèze fut préféré au chêne parce qu'il permet de réduire les intervalles entre les pieux et d'en battre un plus grand nombre sur une même surface.  Un grand nombre de monuments de Venise reposent d'ailleurs sur des pilotis en mélèze."

vendredi 20 avril 2012

Il y a cent ans : "L'Illustration" du 20 avril 1912


Après le déblaiement, ce qui restait debout de la loggetta
"Le 14 juillet 1902, vers 9h, le campanile s'écroula, trouant le palais royal, mais épargnant la façade de Saint-Marc. L'accident étonna médiocrement les Vénitiens. Par suite des tassements du sol, la tour avait pris peu à peu une inclinaison de 8 mm par mètre ; des dislocations s'étaient produites à diverses époques ; depuis longtemps, une importante fissure courait le long de la façade ouest. Plusieurs jours avant l'effondrement, on constata deux nouvelles crevasses qui s'élargirent très vite, amenant la chute de matériaux à l'intérieur du monument.
La reconstruction identique une fois décidée, on songea à préciser les causes de l'écroulement et à adopter les mesures nécessaires pour éviter une nouvelle catastrophe.
Le campanile de Venise date de loin. Ce fut d'abord une simple tour servant de poste d'observation.
Vers 888, sur la base de l'ancienne tour, on éleva le véritable campanile de Saint-Marc qui, fort ébranlé par le tremblement de terre de 1510, fut en partie reconstruit peu de temps après. En 1540, on y adjoignit la somptueuse loggetta de Sansovino.
Ajoutons enfin qu'à l'origine le clocher était en bois doré."

jeudi 19 avril 2012

"la Cuisine d'Alvise"

"Quand arrive le printemps, je vais avec mon oncle cueillir les herbes comestibles. Elles sont très utilisées dans la cuisine de la campagne : pissenlit, barbe-de-bouc, racines des champs, épinard sauvage, chicorée sauvage, asperges sauvages, plantes à baies rouges, mauve sauvage, etc."
© La Cuisine d'Alvise - D. Laporte Dos Santos

Torcello






mercredi 18 avril 2012

Torcello



Gloria e Imeneo, composé par Vivaldi en l'honneur du mariage de Louis XV

Fresque à l'hotel des Doges, anciennement l'ambassade de France au temps de Vivaldi
Le 5 septembre 1725, Louis XV, épouse la princesse Maria Leszczynska.
Compte-rendu de la fête organisée par l'ambassadeur de France à Venise, le comte de Gergy le 12 septembre 1725 dans une lettre qu'il envoie à la cour :
"La fête commença à vingt-deux heures ; on la lança avec un magnifique et très long tir de mortiers, qui se fit entendre plusieurs fois dans cette nuit splendide, qui se termina le lendemain de la même façon." Puis, il décrit le splendide jardin de l'ambassade, avec ses allées, ses fleurs, les nombreuses illuminations déployées ; au fond du jardin, sur une loggia regardant la lagune, on donna une sérénade musicale, tandis que les symboles et allégories des souverains français étaient illuminés par une profusion de torches, de chandelles en cire blanche et de lampions.
Après le concert, tous les invités étaient revenus au palais de l'ambassade, où une pièce avait été transformée en galerie de tableaux. On avait donné un très beau bal. Les valets avaient offert à la noblesse vénitienne et aux autres invités de marque des rafraîchissements, des liqueurs, du café et du chocolat. Par les fenêtres on distribua "avec une générosité peu habituelle" et pendant toute la nuit du pain, de l'argent et, dans plusieurs endroits de la ville, du vin.
tiré de "Vivaldi" de Sylvie Mamy

mardi 17 avril 2012

Je me souviens d'un Torcello avec un côté sauvage...

avec son chemin bordé de verdures et de ronces, ses petits restaurants style guinguettes, son charmant désordre et j'ai retrouvé quelques quinze ans plus tard un Torcello pour touristes, tout "clean" dès le débarcadère, un chemin pavé, des restaurants très "classes", des pelouses dignes d'un golf, des marchands de souvenirs, une église payante à qui l'on a enlevé ses volets de pierre (il paraît que c'était la seule au monde à en avoir), bref une très grosse déception !






lundi 16 avril 2012

"La Cuisine d'Alvise"

Quand il commence à faire froid, mon oncle glisse deux châtaignes dans une poche de sa veste, soi-disant pour se préserver du rhume ou du mal de gorge. C'est l'époque où je l'accompagne par les chemins pour vendre la bonne polenta de ma tante.
Les premiers temps de son arrivée, Alvise dormait mal. Il se levait, dès qu'il entendait sa tante qui, comme toutes les mères, était la première debout, et pour qui le premier souci était de raviver le feu dans la cheminée. Elle resserrait les quelques braises restantes et ajoutait du petit-bois. Elle pendait à la crémaillère une marmite en cuivre remplie d'eau et alimentait encore le feu. Alvise surveillait le fond. Quand il commençait à se couvrir de petites bulles, sa tante étalait les braises pour obtenir une chaleur sans flammes. Elle jetait une poignée de gros sel et tournait avec une spatule en bois, tandis que, de l'autre main, elle versait la fine poudre de maïs. Elle continuait de tourner durant encore environ quarante-cinq minutes. Quand la bouillie se détachait des bords, la tante la renversait d'un coup sec sur la tafferia, large planche ronde réservée à cet effet. Elle coupait des parts proportionnelles aux bouches. Alvise posait les morceaux de polenta sur le grill, pour les rendre plus consistants, tandis que sa tante préparait une boisson chaude à base de grains de froment, de seigle ou d'orge torréfiés.
© La Cuisine d'Alvise - D. Laporte Dos Santos

Murs de Torcello