mercredi 29 février 2012

Arrivée à Venise du comte de Gergy, ambassadeur de France - Canaletto

Pour la représentation de son Etat auprès de la Sérénissime, une ambassade jouissait du droit d'asile et du droit de franchise pour tout ce qui lui était nécessaire. On appelait alors "lista" le palais de l'ambassade et les maisons adjacentes.
Les Vénitiens se méfiaient des puissances étrangères. Il était d'ailleurs interdit aux nobles de fréquenter sans contrôle les personnalités politiques étrangères. Les ambassades étaient situées loin de Saint-Marc, centre du pouvoir. L'ambassade de France changea plusieurs fois de siège, mais elle a toujours été située dans le quartier de Canareggio.
L'ambassadeur Gergy employait un personnel nombreux : "un secrétaire d'ambassade à ses gages, un écuyer, deux autres gentilshommes, deux pages, un maître d'hôtel, un officier, un aide, deux valets de chambre, un cuisinier, un aide, deux servantes de cuisine, un suisse, six valets de pied, quatre gondoliers, un "frotteur" autrement dit un terrassier, un jardinier, trois femmes de chambre pour madame l'ambassadrice, une gouvernante et une femme de chambre pour mademoiselle, un médecin, un chirurgien, un apothicaire de plus, deux autres valets, six valets de pied et six gondoliers pour les cérémonies publiques"..."et c'est un monde que les quatre offices, fait remarquer le cardinal de Bernis, ambassadeur de France à Venise entre 1758 et 1760, la lingerie, la salle à manger, des valets de pied où, chacun a son armoire fermée à clef pour serrer son pain ; la boulangerie, la cuisine, le garde-manger, les caves à glace et à tonneaux, les chambres de toute cette famiglia".
Dans une Venise en crise ces marques de luxe déployées par les ambassadeurs étrangers pouvaient choquer la population locale, car le gaspillage était désormais sévèrement contrôlé par les Inquisiteurs.
extrait de "Vivaldi" de Sylvie Mamy

mardi 28 février 2012

Cardinal Pietro Ottoboni

La famille Ottoboni était vénitienne. Antonio Ottoboni, le père du cardinal, était le caissier de la Procuratie de Saint-Marc ; c'est lui par exemple qui signait les feuilles de paie de Giovanni Battista Vivaldi. On sait aussi que la mère du cardinal avait engagé à son service, comme page, le jeune frère de Tomaso Albinoni.
Comme de nombreux prélats issus de grandes et riches familles aristocratiques, son pouvoir ne s'arrêtait pas au domaine ecclésiastique : il était aussi immergé dans le monde politique et les affaires internationales. 
Ottoboni, francophile convaincu, était un agent diplomatique du Vatican auprès de la cour de France. En tant que Vénitien, il fut jugé doublement coupable ; coupable d'avoir accepté la charge de Protecteur des Affaires de France au Vatican, violant ainsi la loi qui interdit à tout noble Vénitien de servir une puissance étrangère ; coupable aussi de s'être fait le défenseur du parti français, la Sérénissime ayant toujours été fidèles aux Hasbourg, ses alliés contre les prétentions ottomanes. Par un décret gouvernemental du 11 juin 1712, Ottoboni se retrouva banni de sa patrie.
extrait de "Vivaldi" de Sylvie Mamy

Portes d'eau



dimanche 26 février 2012

Du temps de Vivaldi

Début du manuscrit autographe de Tito Manlio, noté "fatto in 5 giorni"
Le 30 avril 1723, les gouverneurs décident que les fie a spese ne pourront prendre des leçons de musique à la Pietà que si elles sont issues de la noblesse. Le 27 janvier 1724, on décide d'intégrer annuellement deux filles pour le chant et deux pour l'instrument, choisies parmi celles qui, par leurs activités et par leur sérieux, se seront méritées l'assentiment du maître de choeur.
Les visites régulières de personnalités de marque sont aussi un sujet de fierté et une source de revenus pour la Pietà ; ainsi que pour les filles qui participent aux bénéfices réalisés sur la location des chaises dans l'église. Pas question cependant de laisser qui que ce soit pénétrer dans l'enceinte de l'hospice sans une autorisation des gouverneurs. Le 30 avril 1723, les députés rappellent que toute personne qui souhaite entendre les filles en concert doit d'abord en faire la demande auprès des gouverneurs, qui voteront l'autorisation.
tiré de "Vivaldi" de Sylvie Mamy

vendredi 24 février 2012

La Pietà vers 1723

Conséquences des guerres, des difficultés économiques, des épidémies, la Pietà reçoit de plus en plus de nouveau-nés déposés anonymement par leur mère dans la scaffetta. En 1718, on avait déjà fait agrandir la maison du côté du rio de San Lorenzo, et obtenu le droit de modifier à volonté les parties nouvelles afin de les rendre plus adaptées au logement et au travail des enfants. La même année, les gouverneurs avaient signé un accord avec la Camera del Purgo afin qu'une centaine de jeunes puissent travailler à filer la laine, au service des marchands qui fournissaient la Hollande et l'Angleterre. A cet effet, on avait aménagé un petit bâtiment dans la cour de l'hospice, du côté de la riva degli Schiavoni. L'espace dont disposait l'hospice restera, malgré ces dispositions, toujours insuffisant, tant du côté des dortoirs, que de l'infirmerie où il restait difficile de séparer les malades des enfants sains.
Le 8 mars 1726, les gouverneurs décideront de placer devant les choretti, une grille en fer doré, remplaçant les anciens volets en bois de façon à ce que les filles placées sur les côtés puissent voir la maîtresse de choeur battant la mesure dans le choeur central.
Tiré de "Vivaldi" de Sylvie Mamy

Au fil de l'eau


mercredi 22 février 2012

Antonio VIVALDI - Venise 1678-Vienne 1741

La vocation de la Pietà est différente de celle des trois autres Ospedali. Sa mission n'est pas de porter secours aux orphelins mais seulement aux enfants illégitimes abandonnés par leur mère.
La lettre  "P" est marquée au fer rouge sur le pied ou le bras du bébé.
L'enfant est envoyé en nourrice dans une famille d'accueil à la campagne où il est suivi par un prêtre.
A 10 ans, il revient à l'institution.
On forme les garçons chez les artisans ; pour les filles les débouchés sont la couture, la broderie, la cuisine. Elles seront souvent placées comme servantes dans des familles nobles.
La prieure est une dame de la noblesse, l'épouse d'un gouverneur, une religieuse ou parfois même une fille élevée dans l'institution. A la Pietà, on l'appelle "Madonna". Elle gère parfois jusqu'à deux cents personnes, non seulement les pensionnaires, mais aussi les ouvriers, les boulangers, les fournisseurs qui viennent de l'extérieur et servent la maison. 
L'hospice est une entreprise financière ; les compositeurs, les maîtres de musique, les nobles, les marchands, les filles du choeur elles-mêmes peuvent réaliser des placements qui rapportent des intérêts, léguer leurs biens, faire des dons. Investir de l'argent à la Pietà, c'est, pour un noble vénitien, une manière de mettre en pratique son esprit chrétien et civique.
Tiré de "Vivaldi"  de  Sylvie Mamy

A destra o a sinistra !

lundi 20 février 2012

Antonio VIVALDI - Venise 1678-Vienne 1741

Pour être prêtre à Venise, il faut être sain de corps et d'esprit, être né à Venise.
Deux séminaires : le premier mène à la chapelle du doge, le second au service des paroisses.
A l'école de son quartier, Antonio apprend la doctrine chrétienne et une formation musicale de base.
Pour accéder à la formation ecclésiastique initiale, Antonio doit présenter une attestation du curé, une déclaration de son maître témoignant de son application dans les études et une lettre du prieur affirmant le suivi des leçons de doctrine chrétienne.
A 15 ans, Antonio se présente comme aspirant. Il est servant dans l'église San Geminiano.
Il est dit "ostiaire" ou "portier". L'année suivante, il devient "lecteur". Un an plus tard "exorciste".
A 18 ans, il est nommé "acolyte", le dernier des ordres mineurs.
Pour les fêtes de Noël, il est engagé comme violoniste extraordinaire dans la chapelle musicale du doge ; il joue à côté de son père.
A 22 ans, en 1700, il devient diacre.
A 25 ans, il devient prêtre. Quelques mois après son accession à la prêtrise, le Révérend Don Antonio Vivaldi obtient le poste de maître de violon à la Pietà. En outre, il sera "mansionnaire", c'est à dire qu'il devra célébrer des messes pour les défunts et les bienfaiteurs de l'hospice.
tiré de "Vivaldi" de Sylvie Mamy

Murs et pierres de Venise

samedi 18 février 2012

Giovanni Battista Vivaldi

Giovanni Battista est dit "Barbier" quand il épouse Camilla en juin 1676.
Plus tard, cette appellation disparaît, son métier sera violoniste.
Tradition à Venise : les barbiers enseignent à leurs apprentis à pratiquer des instruments de musique, à clavier ou à archet.
Il est engagé dans l’orchestre de la chapelle du doge. Son nom apparaît souvent sous le qualificatif de "Rossi". Il joue dans les orchestres de plusieurs théâtres, le San Giovanni Crisostomo et surtout le Sant'Angelo.
De 1689 à 1693, Giovanni Battista dit Rossetto exerce comme "maître d'instruments" à l'hospice des Mendicanti.
Le 4 mars 1678 naît Antonio, le premier enfant de Camilla et Giovanni Battista, qui sera baptisé à l'église de la Bragora, église restée quasiment en l'état depuis Vivaldi.
extrait de "Vivaldi" de Sylvie Mamy

Senza titolo

vendredi 17 février 2012

Tout frais dans ma boîte à lettres ce matin !

Magnificence, grandeur et prestige international

Caricature du castrat bolonais Bernacchi, chantant au S Giovanni Grisostomo en 1723 - A M  Zanetti (1680-1767)
Lorsque débute la saison du carnaval, le 26 décembre, les théâtres d'opéra vénitiens s'ouvrent "avec une pompe et une splendeur extraordinaires". "Les meilleurs Maîtres et les meilleurs voix courent à Venise, écrit Casimir Freschot en 1709, et chacun y trouve de l'emploi, y ayant quatre, cinq, et même quelque fois six Théâtres où l'on joue l'Opéra tout à la fois et les Opéras changent dans chaque Théâtre au moins deux fois pendant le Carnaval". Orgueilleux du prestige auréolant leur Etat et non moins satisfait de voir circuler dans la République "l'or des étrangers", le Conseil des Dix relâche insensiblement son contrôle sur le luxe et la moralité des théâtres d'opéra, permettant la multiplication des saisons.
Le célèbre comédien Luigi Riccoboni, dit Lelio, fut enchanté par la sophistication des machines dans Il Catone Uticense (1701). Un globe en forme de mappemonde surgit dans le fond du théâtre. Au son des trompettes et de l'orchestre, celui-ci fut avancé peu à peu sur le devant de la scène sans que l'on puisse entrevoir aucun des mécanismes actionnant l'ensemble. Lorsqu’il se trouva face à César, le globe s'ouvrit, montrant les "trois parties du Monde" connues dans l'Antiquité. L'intérieur de la mappemonde était, affirme Riccoboni, "éclatant d'or, de pierreries et de métaux de toutes les couleurs, et contenait plusieurs Musiciens".
tiré de "les grands  castrats napolitains à Venise au XVIIIe siècle" de Sylvie Mamy

Senza titolo

jeudi 16 février 2012

Le contrôle du Gouvernement sur les théâtres

Depuis 1628, la question des théâtres relève du Conseil des Dix. Chaque mois, cette assemblée nomme trois capi qui supervisent toutes les affaires relatives aux théâtres de la ville et à leur personnel. Il s'agit surtout de préserver la tranquillité et la prospérité des citoyens vénitiens, d'éviter les conjurations, de freiner les déploiements de luxe et d'exercer une tutelle sur les bonnes moeurs de la cité. Avant l'ouverture de la saison, les Provveditori del Comune mandatent un architecte qui vérifie le bon état de la salle. Ils fixent les heures des représentations et c'est encore à eux que le librettiste doit soumettre le texte de son drame avant de le faire imprimer. Le Magistrato alla Bestemmia (blasphème) veille à ce que rien ne blesse la religion ou les bonnes moeurs.Les provveditori alle Pompe sont chargés des déploiements de luxe et du gaspillage à Venise en général et dans les théâtres en particulier. 
Dès 1684, il est interdit de faire représenter des opéras et quelque forme de spectacle que ce soit durant la quinzaine précédant Noël. La fête de Noël étant terminée, la principale saison d'opéra, appelée "Carnaval" ou "Hivernale" est ouverte et dure jusqu'au Carême.
Quelques représentations commencent à être organisées durant les mois d'automne et en 1722, considérant la foule d'étrangers que ces spectacles attirent dans la Cité des Doges, le Conseil des Dix autorise l'ouverture des théâtres d'opéra pendant la Fiera della Sensa.
tiré de "les grands castrats napolitains à Venise au XVIIIe siècle" - Sylvie Mamy

mercredi 15 février 2012

Les Grimani


Ce sont les invasions qui auraient poussé les Grimani vers Venise dès le Xe siècle. Une chronique locale se rapportant aux maisons patriciennes informe, par ailleurs, que les Grimani furent anoblis par le Grand Conseil de Venise en 1297. A cette date, ceux-ci étaient déjà considérés comme des "tribuns antiques, sages et discrets". Établis à Venise, les Grimani s'arrogent tous les pouvoirs. En politique d'abord : cette maison illustre peut se vanter, écrit Amelot de la Houssaye en 1714, d'avoir donné à la République deux doges, Antonio, en 1521 et Marino en 1595. Les Grimani revêtent encore de hautes dignités ecclésiastiques, Domenico et Marino Grimani, nommés cardinaux en 1492 et en 1523. Au pouvoir politique, militaire et religieux, les Grimani joignent une force économique certaine.
Ces puissants patriciens vénitiens aimèrent, cultivèrent, protégèrent et encouragèrent efficacement les arts et la culture. Le cardinal Domenico Grimani était savant et avait dressé chez lui une Bibliothèque de huit mille volumes. La bibliothèque de Domenico,  riche d'une importante collection de manuscrits grecs, fut détruite en 1687, lors de l'incendie du couvent de S. Antonio, auquel celle-ci avait été léguée. Les Grimani reconstituèrent leurs belles collections de manuscrits, de livres imprimés, de livres rares de littérature et d'histoire, des incunables ainsi que des manuscrits relatifs aux affaires politiques qui seront dispersés après la chute de la République en 1797.
Tiré de "Les grands castrats napolitains à Venise au XVIIIe siècle" de Sylvie Mamy

Paline et glycine

mardi 14 février 2012

Le théâtre S. Giovanni Grisostomo

Bilan des dépenses et recettes pour les 52 représentations effectuées durant l'automne 1741 et au carnaval suivant
Le 27 juillet 1677, les frères Giovanni Carlo et Vincenzo Grimani négocient chez un notaire de Venise l'achat d'un terrain situé dans le quartier central de Rialto, derrière l'église de S. Giovanni Grisostomo, où se trouvait autrefois la maison de la famille de Marco Polo. L'endroit s'appelle "Cour du Million". Au début du XVIe siècle, ce lieu n'était plus qu'un ensemble de maisons en ruines qui appartenaient aux familles Trevisan et Bragadin. En 1597, ces constructions avaient pris feu et en 1661, le terrain était entré en possession des familles Balbi et Vecchia auxquelles les Grimani achètent le fonds destiné à ériger le théâtre.
Le nouveau théâtre des Grimani bénéficie d'une position plus centrale que celle qu'occupait l'ancien S. Giovanni e Paolo, puisque situé à quelques pas du Rialto, une zone riche, administrative et commerçante, à laquelle il est facile d'accéder, tant par voie d'eau qu'à pied.
La rapidité des travaux et la magnificence de l'édifice émerveillent les Vénitiens et les étrangers qui ne cessent de chanter la gloire des Grimani. Les loges du théâtre sont décorées de façon somptueuse. A l'extérieur, "ce n'est que de l'or" lit-on dans les pages du Mercure Galant, en avril 1679. L'intérieur y est peint ou tapissé de velours de damas, ainsi que des plus riches étoffes fabriquées à Venise.
Cet édifice "majestueux" est inauguré pour le carnaval de 1678.
tiré de "Les grands castrats napolitains à Venise au XVIIIe siècle" de Sylvie Mamy

lundi 13 février 2012

Les théâtres à Venise

Le premier théâtre Grimani de S. Giovanni e Paolo fut construit vers 1635. Le bâtiment était fabriqué en bois. A cette date, trois théâtres étaient ouverts aux spectacles de comédies : 
le théâtre Tron de S. Cassiano, fondé vers 1580 (ravagé par un incendie en 1629),
le théâtre Giustinian de S. Moisè, édifié en 1620,
le théâtre de S. Salvatore, appelé aussi S. Luca, inauguré en 1622.
En 1636 la famille Tron entreprend la restauration du théâtre de S. Cassiano et l'inauguration a lieu pour les fêtes du carnaval de 1637 avec l'Andromeda et l'année suivante avec un second opéra, la Maga fulminata. Pour la première fois en Italie un public socialement hétérogène peut assister à un opéra en payant, comme au théâtre de comédies, le seul prix du billet d'entrée.
Dès lors, l'opéra vénitien se développe : une famille patricienne et puissante fonde un théâtre, lui donne le nom de la paroisse la plus proche, l'ouvre à l'opéra et confie la gestion du spectacle à un impresario.
Giovanni Grimani démonte le premier bâtiment en bois et fait construire un édifice tout en pierre ; la nouvelle salle est inaugurée lors du carnaval de 1639.
Les familles les plus puissantes vont mener une véritable joute d'ambitions et d'orgueils nobiliaires pour édifier des théâtres d'opéra, y attirer le riche public local et étranger et exhiber la splendeur et la gloire de leur Maison.

Corte del Paludo

dimanche 12 février 2012

L'enseignement musical dans les "Ospedali"

A Venise, il y avait quatre conservatoires de musique, ospitali (ospedali).
La Pietà, le plus important, accueillait les enfants trouvés ;
les Mendicati, les Incurabili et l'Ospedaletto, les orphelins et les pauvres.
Les garçons étaient en nombre limité dans les ospedali qu'ils quittaient assez tôt pour rentrer en apprentissage.
Parmi les filles, on distinguait les roturières, formées aux taches domestiques, et les figlie di coro, destinées au choeur de chapelle et à l’orchestre de leurs institutions respectives.
Parvenues à l'âge adulte, certaines étaient autorisées à se marier, d'autres entraient au couvent et beaucoup restaient là toute leur vie.
Les figlie qui en sortaient pour se marier s'engageaient à ne plus chanter en public.
Les figlie di coro étaient organisées en hiérarchie pyramidale.
A la Pietà, le coro avait à sa tête deux maestre di coro auxquelles étaient subordonnées plusieurs autres maestre, les membres ordinaires du coro, puis les débutantes et celles non encore admises dans le coro.
Quatorze figlie étaient autorisées à instruire des filles de familles patriciennes.

Sur les murs de San Giovanni e Paolo





samedi 11 février 2012

Quelques extraits de "Trois mois à Venise" d'Ambroise Tardieu, historiographe de l'Auvergne (1840-1912)

"Toutes les cours des habitations ont, généralement, un puits ayant la forme d'un chapiteau antique. Chaque matin ces puits, qui ont une grille fermée à clef, sont ouverts. Des femmes du peuple, chargées de deux petits seaux de cuivre, accrochés aux deux bouts d'un bâton placé sur l'épaule, et coiffées d'un petit chapeau d'homme, puisent à qui mieux mieux.
Autre usage : quand un facteur frappe à la porte et crie le nom du destinataire d'une lettre, aussitôt, un petit panier descend de l'étage indiqué, au moyen d'une corde, et prend la correspondance qui lui est destinée.
La plupart des croisées sont ornées de rideaux jaunes ou verts ; quelquefois rouges.
Les sérénades de Venise méritent quelques lignes. Il y a, tous les soirs, pendant la belle saison, des sociétés d'artistes qui, en gondole, violons et guitares en main, voire un petit harmonium, passent prés du célèbre pont des Soupirs et se rendent en chantant à celui du Rialto. Leur gondole est entourée de lanternes vénitiennes ; leurs chansons mélodieuses vous saisissent."

Petite cour bien fleurie...

vendredi 10 février 2012

Lagune



Doge Alvise II Mocenigo 1700-1709

A la mort du doge Valiero, les quarante et un élurent Alvise Mocenigo.
La République continua à suivre une politique d'abstention et de neutralité. Elle dut toutefois tenir des troupes sur le pied de guerre, car le roi de France et l'empereur d'Allemagne transportèrent les hostilités en Italie sur le territoire même de la République, dans la province de Vérone.

jeudi 9 février 2012

Quelques extraits de "Trois mois à Venise" d'Ambroise Tardieu, historiographe de l'Auvergne (1840-1912)

"A Venise la belle société parle français. Les artistes, les hommes de lettres, les savants sont recherchés, fêtés. 
Mais encore faut-il bien remarquer que tout est d'un bon marché sans égal. A Venise, la vie coûte moitié comme en France. 
Sur le Grand Canal, des bateaux à vapeur fendent l'eau toutes les dix minutes.
On se figure généralement que l'air de Venise est malsain ; qu'il doit y avoir une atmosphère humide et brumeuse ; c'est tout le contraire. L'air y est égal, nutritif et nullement lourd. Il est bon aux personnes atteintes de phtisie ; on le recommande spécialement aux anémiques ; à ces derniers, le calme de la ville convient à merveille car on n'entend aucun bruit de voiture ; un cheval y est même une curiosité. Le peuple vénitien va voir ce quadrupède au Dépôt du Jardin des Plantes pour les exercices de la cavalerie.
On ne rencontre aucun chien dans les rues de Venise. Cela tient, dit-on, à la taxe élevée qui leur est appliquée."

Traghetto San Sofia

mercredi 8 février 2012