Les Vénitiens s'étaient flattés de "conquérir le coeur et d'avoir l'amour de leurs citoyens et sujets". Ils y réussirent en respectant les institutions locales, en conservant les statuts municipaux des cités _ où Venise n'est représentée que par deux fonctionnaires, le podestat et le capitaine _, en maintenant aux familles notables les droits dont elles jouissaient tout en leur interdisant l'accès à ses conseils. La Seigneurie a seule le droit de légiférer pour l'ensemble de ses possessions, mais les seigneurs locaux gardent leur influence et continuent de mener dans leurs châteaux la même vie fastueuse. La conquête n'a pas bouleversé l'ordre social ; elle a assuré aux populations, aux puissants comme aux pauvres, la sécurité et une prospérité qui garantiront à Venise leur fidélité. La fertilité du sol dans la plaine padane et dans cette Lombardie que Mocenigo qualifiait de "très beau jardin", augmentée par les travaux effectués, l'essor donné aux cultures apporteront aux paysans vivant sous la bannière de saint Marc un bien-être si apprécié qu'ils combattront avec ténacité pour Venise quand viendront les heures sombres.
Venise au temps des galères.
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