lundi 29 novembre 2010

La Misericordia


LES FLAGELLATIONS
L'usage de se flageller en expiation de ses péchés s'introduisit parmi les vénitiens. C'est pourquoi on appelait les écoles de dévotion les Scolae Balutorum. Cela se faisait pendant les processions au cours desquelles les frères se flagellaient réciproquement les parties postérieures qu'ils avaient mis à nu. Parfois, la flagellation se déroulait dans les églises ou dans les oratoires où certains, comme le dit Casti, se donnaient quelques petits coups avec une main légère et flegmatique. Il y en avait d'autres qui le faisait plus sérieusement et n'étaient contents que quand ils voyaient pisser les sang des chairs battues.
Cet usage fut condamné par les canonistes pieux et savants sachant que, parmi d'autres inconvénients, la flagellation peut être à l'origine dans l'organisme humain à des effets contraires à la chasteté.
Qui veut passer toutes ses fantaisies de cette manière doit lire "Histoire de flagellation" publiée en 1770 par Giacomo Boileau, docteur de la Sorbonne et frère du célèbre poète.
Anecdotes historiques vénitiennes" - 1897 -Giuseppe Tassini - Merci à Claude Soret pour ses traductions.

Magnifiques verres, XVIIe siècle

dimanche 28 novembre 2010

Venise tranquille

Venise au matin, vue des Giardini

© VENISE - C. Mauclair - tableaux de J.F. Bouchor- 1926

"C'est , sur un lac jade et turquoise, une nuée rose et or, quand à l'aube, rentrant du Lido où l'on a passé la nuit, on revient vers la fée, à la hauteur des Giardini. Un trait d'un rose plus vif définit en cette brume lumineuse le campanile de Saint-Georges Majeur. Plus loin scintille un éclair sur la Fortune instable de la Dogana, et le dôme de la Salute paraît blanc. Le reste est fumée rousse, prestige de l'eau, silence _ et on sent monter dans sa mémoire la phrase divine de Flaubert :
"Il est au monde des lieux si beaux qu'on voudrait les serrer contre son coeur"."

mercredi 24 novembre 2010

L'asile nocturne du Morion


Il est appelé ainsi parce que situé au voisinage de la calle del Morion à San Francesco delle Vigna. Natichliero Cristian, issu d'une famille vénitienne, de laquelle sortirent plusieurs notaires, fonda cette institution pour recevoir vingt pauvres et infirmes et, dans son testament, le 15 juillet 1312, le lègue aux procurateurs de la Citta. Grâce à la générosité des donateurs, il pouvait maintenir un gouverneur avec quatre familles, rétribuer un curé de Ternita, chaque fois qu'il y avait à dire une messe ou donner des sacrements

Sur le côté, à l'extérieur, une inscription indique qu'il fut reconstruit en 1497.


A la fin du XVIIIème siècle, il servait uniquement aux femmes et, aujourd'hui, alors qu'une restauration du premier asile nocturne dont puisse se vanter Venise est annoncée, les hébergées et le personnel ont été transférés ailleurs.


Ainsi la charité moderne a remplacé l'antique.
Anecdotes historiques vénitiennes" - 1897 -Giuseppe Tassini - Merci à Claude Soret pour ses traductions.

L'Arsenal

© VENISE - C. Mauclair - tableaux de J.F. Bouchor- 1926

mardi 23 novembre 2010

Porte du Musée d'Histoire Naturelle


Salizada del Fontego dei Turchi



Saint Georges - Andrea Mantegna

Andrea Mantegna (Isola di Cartura 1431-Mantoue 1506) suivit les traces de Filippo Lippi. Son art est d'une importance fondamentale pour le renouvellement de la civilisation figurative de toute l'Italie septentrionale. Son rêve de retrouver une mesure classique le conduit à la création d'un monde presque métaphysique, aux couleurs de pierre, et calculé dans la règle perspective et spatiale la plus exaspérée. (Galeries de l'Accademia)

lundi 22 novembre 2010

Ponte del Parucheta

Je remercie chaleureusement "Olia i Klod" pour leur article me concernant et je vous convie à aller sur leur site d'amoureux de carnavals et de bals costumés : http://oliaklodvenitiens.wordpress.com

San Giovanni Decollato - Santa Croce

Photo de Jean Roubier, début XXe siècle

dimanche 21 novembre 2010

Fero di gondola, avec un certain reflet...

La Porta della Carta

© VENISE - C. Mauclair - tableaux de J.F. Bouchor- 1926

"C'est un poème de sculpture et de ciselure. La Justice trône sur son acrotère, la Force, la Prudence, l'Espérance, la Charité figurent dans les niches de ses linteaux et le doge Foscari, sur son imposte, s'agenouille devant le Lion protecteur de Venise."

jeudi 18 novembre 2010

Monnayeur (Grevembroch)


Ducat d'argent de Girolamo Priuli (1561) ; à partir de ce moment, le ducat en argent faisant son apparition, la monnaie d'or qui portait ce nom commença à s'appeler sequin.
Pour défendre le prestige de sa monnaie, Venise infligeait de lourdes peines aux faussaires. D'après les procès intentés contre ceux-ci, on peut déduire les méthodes de falsification qui unissaient alchimie à habileté manuelle.
Extrait d'une déposition de 1499 "Il plaçait un fer dessous, sur lequel était découpée la forme du "marcello" (monnaie d'argent du XVe s), et il mettait par-dessus ce composé alchimique d'argile, d'huile et de limaille ; puis il appliquait un autre fer ; aussitôt dit, aussitôt fait, le "marcello" sortait tout beau, tout neuf".
Alvise Zorzi - Venise

San Giovanni e Paolo

mercredi 17 novembre 2010

Ce n'est pas Venise, mais Vicenza...

Après les pluies diluviennes de ces derniers jours en Vénétie, une pensée pour les gens qui ont tout perdu.

Photo de Jean Roubier, début XXe siècle

Tazza, seconde moitié du XVe siècle

Le terme de Tazza apparaît lorsque les coupes deviennent moins profondes et plus largement ouvertes.
Histoire du verre - J. Bellanger

Calle Castelli

mardi 16 novembre 2010

Campo Bandiera e Moro



Les deux frères Attilio et Emilio Bandiera, ainsi que leur ami Domenico Moro, sont morts à Cosenza en 1844 en combattant pour la liberté de l'Italie

Au Rialto

lundi 15 novembre 2010

Doges Marco 1485 et Agostino Barbarigo 1486-1501

Portrait par Giovanni Bellini
Marco ne régna que quelques mois et la famille jouissant d'une belle estime, son frère fut élu doge.
Des événements allaient porter un coup mortel à sa puissance commerciale : en 1487, le portugais Barthélémy Diaz "touchait" le cap de Bonne Espérance, en 1492 Christophe Colomb découvrait le Nouveau Monde et en 1498, Vasco de Gama doublait le cap de Bonne Espérance.
Les intrigues de Venise contre les portugais ne firent que mettre en garde ces derniers et à défendre par tous les moyens la nouvelle source de richesses qu'ils venaient de découvrir.
Mais Venise à la fin du XVe siècle était parée d'une éclatante splendeur. Elle possédait de nombreux territoires en Italie, Dalmatie et Albanie ; Corfou, Lepante et plusieurs îles de l'Archipel, la Morée, Candie, Chypre.
Ses industries étaient très florissantes : bois, glaces, verres, tissus, dentelles. L'imprimerie s'était considérablement développée. Antonella da Messina leur apportait le secret de la peinture à l'huile ; Bellini, Carpaccio préparaient la voie aux génies du XVIe siècle.

Reflet vénitien de "Catherine Hedouin"

Arcades, au Ghetto

Vase, milieu du XVIe siècle

Venise s'est assuré la route maritime du commerce oriental ; les marchands découvrent les verres émaillés de Damas ; ils ramènent des vases et des lampes de mosquées aux Muranistes qui en font des copies exportées à Damas...
Les plus anciennes pièces remontent au début du XVe siècle.
Les "pièces d'usage" n'ont pas survécu aux manipulations quotidiennes.

dimanche 14 novembre 2010

Campo du Rialto - Canaletto

Le Rialto, quartier commerçant, était également le centre des activités bancaires et l'endroit où se développa la méthode de "virement" ; l'opération consistait à transférer par écrit les crédits d'un compte à l'autre...Etant donné que le livre du banquier était un registre notarial officiel, les reçus n'étaient pas nécessaires. Cette technique pourvoyait à la nécessité, propres à la société marchande de Venise, de transférer avec facilité des sommes importantes, évitant au commerçant de porter l'argent sur soi chaque fois qu'il faisait des achats : le vendeur, quant à lui, avait l'assurance d'être payé grâce à un crédit établi auprès d'un banquier connu.
Alvise Zorzi - Venise