Tiepolo : "le monde nouveau"
Au début du carême de 1819, on voulut tirer hors de Venise un gros éléphant que, pendant le carnaval, on avait exposé dans une des habituelles baraques sur la riva degli Schiavoni. Mais l'animal ne le voulut pas ainsi. Saisissant par la trompe un des gardiens, il l'étendit à même le sol et le piétina avec ses pattes, se mettant ensuite à courir dans la Calle del Dose, poursuivi par les gardes de la police. Ceux ci le rattrapèrent sur le Campo delle Bragola, maintenant Bandiera e Moro, tirèrent sur lui plusieurs coups de fusil mais inutilement car la dureté de sa peau était telle que les balles rebondissaient sans le blesser. Alors il entra dans la Calle del Forno Vecchio, brisa la porte d'une maison et voulant gravir un escalier de bois, il s'affala en le brisant.
Pendant ce temps on continuait à tirer sur lui d'autres coups de fusil, toujours sans effet. A cet endroit les balles du fusil entrèrent dans une petite chambre du rez-de-chaussée où dormaient une femme avec ses quatre petits enfants qui furent indemnes par miracle. Entre temps, l'éléphant s'était relevé ; il continua son voyage jusqu'au pont de S. Antonino, où en reculant, il abattit la porte d'une église, mit tout sens dessus dessous , écrasa et éventra avec les pattes arrières une sépulture. Les artilleurs, que l'on avait appelés, profitèrent de cette occasion pour le tuer avec un petit canon et libérer ainsi la ville saisie par la peur.
L'aventure racontée ci-dessus donna son argument à Buratti pour écrire son "Elefanteide", qui lui coûta un mois de prison ; également à Pietro Bonmartini pour son "Elefanticidio" et plus tard à un certain Zanon qui écrivit une comédie en dialecte vénitien, intitulée elle aussi "Elefanticidio" et donnée en représentation au milieu des sifflets au théâtre S. Luca, aujourd'hui Goldoni.
Bonjour,
RépondreSupprimerQuelle histoire rocambolesque! Merci de l'avoir publiée.
Bonne journée à vous.
Cothraige
Aimé la publication de cette petite histoire d´un éléphant à Venise.
RépondreSupprimerMaïté, les jours passent et bientôt tu seras toi aussi au bord du Bacino.Point d'éléphant en vue mais ..la lagune jusqu'à l'infini!!!
RépondreSupprimerQuelle histoire! J'imagine ce gros éléphant dans les calli, quelle histoire!!!!
RépondreSupprimerAh oui le théâtre Goldoni!!!
J'aime les histoires, merci!
Ah le tableau de Tiepolo, l'ai-je vu au musée Razenico? Je ne sais plus! J'aime la palette de Tiepolo!
RépondreSupprimerComme Martine, je m'imagine le pachyderme dans une calle étroite restant bloqué, ou face à moi sur une fondamenta et bien même si l'eau des rii, ne me dit rien, je plonge !!!
RépondreSupprimerbisous
Est-ce qu'il y a une statue dédiée à cet éléphant?
RépondreSupprimerMerci à toutes, il a eu du succès mon éléphant!!!!Bonne journée !
RépondreSupprimerDans son périple, cet éléphant a quand même évité un magasin de porcelaines !! Quelle idée de vouloir gravir un escalier en bois . Au fait, quel rapport entre cet éléphant et "monde nouveau" de Tiepolo ? (hormis l'eau, bien sûr !)
RépondreSupprimerDans son périple, cet éléphant a quand même évité un magasin de porcelaines !! Quelle idée de vouloir gravir un escalier en bois . Au fait, quel rapport entre cet éléphant et "monde nouveau" de Tiepolo ? (hormis l'eau, bien sûr !)
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