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vendredi 23 septembre 2011

Extraits du "Carnet de Voyage" de Jules Lemaire-1883 - Fin

Le départ :
"Notre compte d'hôtel réglé, nous gagnons, sac au dos, le môle de la Piazzetta, où nous prenons une gondole pour aller au chemin de fer,...Nous suivons le Grand Canal jusqu'au Palais Foscari, et, tournant l'angle de cet édifice, nous prenons par les petits canaux.
Notre gondolier, assez âgé, manœuvre cependant avec vigueur ; aussi, voyant que nous remarquons son adresse, il nous dit qu'il a "beaucoup pratique".
Nous débarquons ainsi sur le quai de la Stazione et à quatre heures, nous disons à Venise - à cette Venise, qui est bien la ville étrange que nous avions rêvée, - un adieu plein de regrets."

mercredi 21 septembre 2011

Extraits du "Carnet de Voyage" de Jules Lemaire-1883 (suite8)

La monnaie en 1883 :
"A ce moment, la vitrine d'un changeur nous fait penser à nous défaire de notre monnaie française, car on bénéficie, sur l'or, contre des coupures italiennes, d'un change de 8 pour cent ; c'est énorme. Bien mieux, les billets de la Banque de France, papiers contre papiers, font prime de 7 pour cent ; c'est fabuleux. 
Dans les magasions, on donne ce taux également ; alors, si l'on n'est pas prévenu, il arrive, quand les achats sont peu importants, que, à l'ébahissement du client, on lui rend plus que la monnaie de sa pièce, tout en lui remettant ses emplettes !..., ce qui eut lieu hier, lorsque nous achetâmes des photographies de la ville.
D'où vient donc cette pénurie de monnaie qui règne dans les Etats de Victor-Emmanuel ? Au-dessus du vulgaire décime de bronze, éclipse totale de numéraire ; on ne voit que des chiffons...Ce qu'il y a de plus étonnant, c'est qu'en France la monnaie italienne est extrêmement répandue ; toutes les espèces sonnantes de la Péninsule y ont donc émigré ?"

lundi 19 septembre 2011

Extraits du "Carnet de Voyage" de Jules Lemaire-1883 (suite7)


En Gondole :
"Retournant enfin à la Piazzetta, nous cédons aux instances des gondoliers qui nous offrent de faire une promenade sur l'eau. Le prix convenu, avec l'un d'eux, de parcourir tout le Grand Canal, aller et retour, pour un franc cinquante centimes chacun ! nous nous installons commodément sur le divan d'une gondole à tenture...
On croise continuellement des gondoles à un ou deux rameurs, avec cabines fermées aux regards indiscrets ou avec baldaquins à rideaux, sous lesquels se pavanent d'heureux mortels de notre acabit.
Les gondoles de grandes maisons sont conduites par deux rameurs coquettement attifés de vestons et de culottes courtes sur bas blancs, la tête couverte d'un petit chapeau de toile cirée crânement posté sur l'oreille, et les reins ceints d'une gracieuse écharpe rouge frangée d'or."

samedi 17 septembre 2011

Extraits du "Carnet de Voyage" de Jules Lemaire-1883 (suite6)

le quai des Esclavons vers 1890
Sur le quai des Esclavons :
"Il y a là des vaisseaux autrichiens, italiens, et des balancelles turques avec leurs équipages, qui nous donnent l'occasion de voir, au naturel, ces fameux matelots des mers orientales, coiffés de fez rouges, très peu vêtus d'ailleurs, mais possesseurs de moustaches splendides et de nez proéminents. 
Ces pauvres diables ne ressemblent en rien aux riches musulmans, somptueusement costumés, que l'on voit accroupis sur des banquettes coussinées des cafés de la place Saint-Marc."

jeudi 15 septembre 2011

Extraits du "Carnet de Voyage" de Jules Lemaire-1883 (suite5)


Posted by Picasa
Cour du Palais des Doges :
"Cette cour, qui reproduit à peu près le style extérieur de l'édifice : arcades et galeries, renferme deux citernes antiques à margelles de bronze, dans lesquelles des femmes puisent l'eau douce qu'elles vont distribuer en ville, en la portant sur leur tête, dans de grandes cruches en cuivre".
voir la photo de ce puits sur le site de  Lorenzo

mardi 13 septembre 2011

Extraits du "Carnet de Voyage" de Jules Lemaire-1883 (suite4)


Posted by Picasa
Le campanile de Saint-Marc
"On monte à la galerie à l'aide de rampes en pentes douces, se coupant à angle droit, aménagées à l'intérieur de la tour, entre un noyau central et la muraille extérieure qui, de distance en distance, est percée de petites fenêtres. 
Cette disposition est bien moins fatigante que les escaliers ; en quelques minutes, nous atteignons la plate-forme, où, sortant de l'ombre, nous nous arrêtons complètement éblouis."

dimanche 11 septembre 2011

Extraits du "Carnet de Voyage" de Jules Lemaire-1883 (suite3)

Arrivée à l'hôtel  :
"Un garçon de café nous indique l'hôtel Belle-Vue à côté de Saint-Marc sur la place même...Une fois dans notre chambre, nous attaquons notre lavabo avec bonheur, pour noyer jusqu'aux dernières traces de notre abominable course...Il est vrai qu'après une grande journée de chemin de fer, une figure estompée par la fumée des locomotives, une mise négligée et des vêtements froissés, disposent fort peu les étrangers en faveur du voyageur harassé de fatigue.
Ce qui surprend en entrant dans Venise, c'est le silence profond qui règne partout.
Une foule des plus disparates fourmille en ce moment sur la place. A côté de nombreux touristes en quête d'émotions, la lorgnette en sautoir, le Conti ou le Joanne à la main ; d'artistes assis devant leurs chevalets, en train de croquer Saint-Marc ou le Palais des Doges ; de certains indigènes assez bien mis, qui paraissent tout fiers d'être là chez eux ; on voit une nuée de misérables, crasseux, en habits râpés, chaussés pour la forme, qui suivent avec une ardeur fiévreuse les moindres mouvements des étrangers."

vendredi 9 septembre 2011

Extrait du "Carnet de Voyage" de Jules Lemaire 1883 (suite2)


De l'Accadémie à Saint Marc :
"Quittant la passerelle, nous suivons dans l'autre partie de la ville, des calle plus jolies et plus fréquentées ; on peut, au moins, se guider sur les promeneurs qui se rendent à la Great-Attraction de Venise : la place Saint-Marc.
Les mendiants qui pullulent encore ont un abord moins repoussant ; les magasins se multiplient et des étalages de citrons, d'oranges et de fleurs parfument ces étroites ruelles de cette odeur propre aux villes du Midi...
Nous entrons dans une Osteria, sombre mais propre, où l'on nous sert, dans des vases de Pompéï un vin velouté et généreux, qui nous remet promptement le coeur et nous raffermit sur nos jambes.
Deux pas plus loin, par une galerie couverte, nous débouchons enfin sur la Place Saint-Marc ! Vraiment, la transition est un peu brusque ; voir à brûle-pourpoint ce joyau de l'Italie au sortir des impasses délabrées que nous venons de parcourir, c'est à n'en pas croire ses yeux."

mercredi 7 septembre 2011

Extraits du "Carnet de Voyage" de Jules Lemaire-1883 (suite1)

Ancien pont de l'Accadémia
Trajet de la Gare à San Marco :
"Ce que nous passons de ponts, ce que nous faisons de détours, de marches et de contre-marches est impossible à dire...
Parfois une ruelle plus large parait nous fournir un débouché ; nous avançons, tout joyeux, Oh guignon ! cette calle aboutit à un canal, comme presque toutes les autres.Nous retournons alors en arrière en maudissant mille fois la toquade qui nous a poussés à entreprendre un tel voyage...
Pour comble de malheur, nous traversons ainsi une ou deux piazza irrégulières, encadrées de revêches bâtisses, qui semblent inhabitées, aux pieds desquelles se prélassent, au soleil, des bandes de misérables couverts de loques, des femmes surtout, coiffées de longues mantilles de laine par cette chaleur, qui se lèvent à notre approche et nous accablent de leurs lamentations.
Enfin, Dieu soit loué!...nous gagnons une longue passerelle de fer qui franchit le Grand Canal."

lundi 5 septembre 2011

Extraits du "Carnet de Voyage" de Jules Lemaire - 1883

"Après Mestre, dernière station en terre ferme, nous traversons une lande sablonneuse pour atteindre l'immense pont de pierre de 4 km qui conduit dans Venise même...
Une étroite passerelle en fer jette son arche légère au-dessus du canal et mène, en face, à une ruelle qui s'engage dans l'intérieur de la ville.
Durant le trajet du débarcadère à la passerelle, nous sommes harcelés, mon camarade et moi, par un véritable essaim de coureurs d'hôtels, de domestiques de place, de gondoliers désoeuvrés et de misérables de toutes nuances dont la seule industrie consiste à guider les voyageurs confiants pour leur agripper quelques liards"...