lundi 28 février 2011

Venise "brille dans les vagues"

Pièce d'argent allégorique frappée en 1646 , Venise "brille dans les vagues"

Envie de verdure...

Odoric de Pordenone (vers 1265-1331)

Extrait du périple de Venise vers la Chine :
"Je me rendis à la ville de Ianzai (Yang-tcheou)...Dans cette ville il existe, pour les gens qui veulent offrir un repas à leurs amis ou organiser une fête, des établissements propres à cet usage et du même genre que les cabarets en Flandre. Le client vient à l'hôtel et dit à l'hôtelier :"Préparez moi tel dîner, j'y veux dépenser telle somme." Aussitôt l'hôtelier s'empresse et organise un repas bien meilleur que tout ce que le client aurait pu faire dans sa propre maison.
A dix milles de là se trouve une autre ville qui possède d'innombrables jonques. Tous ces bateaux sont blancs. Il y en a des centaines. Ils sont fort spacieux et plusieurs renferment de beaux hôtels, avec des chambres et une organisation parfaite."

Pavement San Marco

samedi 26 février 2011

Et, c'est parti!!!!!!!!

Polichinelles amoureux - Tiepolo
Au XVIIe siècle, l'attention des visiteurs est retenue par la diversité des masques. Au XVIIIe, le président de Brosses s'émerveille devant la place Saint-Marc occupée en période de carnaval par "les Turcs, les Grecs, les Levantins" ou encore "les tréteaux de vendeurs d'orviétan, de bateleurs".

Le répertoire des masques s'enrichit aux XVIIe et XVIIIe ; Arlequin perd son aspect d'humble serviteur indolent, famélique et niais pour devenir rusé. Son costume se métamorphose en une élégante géométrie de losanges très colorés, son masque s'ennoblit. Disparaît également l'image de Pulcinella, pauvre paysan de la campagne napolitaine ; sa chemise blanche s'orne d'une magnifique collerette.

Pavement San Marco

vendredi 25 février 2011

Il est temps de boucler les valises...Bon voyage à tous ceux qui vont "carnavaler"

Théâtre et carnaval sont étroitement liés : si le carnaval commence le 26 décembre, le masque se porte dès les premiers jours d'octobre quand débute la saison théâtrale qui prend fin le dernier dimanche de carnaval.
Le premier théâtre, celui de San Cassiano, ouvre ses portes en 1637, celui de San Moisè en 1640, Sant'Angelo en 1676.

Odoric de Pordenone (vers 1265-1331)

L'un des douze mille ponts de Hangzhou, l'ancienne Cansay (photo Micahel Yamashita)De Venise vers la Chine :
"Cansay est la plus grande ville qui soit au monde. Les maisons y sont innombrables ; dans chacune vivent parfois dix ménages et plus. La ville a plusieurs faubourgs encore plus peuplés. Des ports aux agglomérations annexes les rues et les faubourgs se continuent sans arrêt, de sorte qu'on pourrait cheminer presque six ou sept jours sans avoir l'impression d'avoir parcouru de grandes distances du fait qu'on est resté toujours au milieu des habitations.
La ville est située sur un terrain bas, entre deux lacs, des canaux, des lagunes et des étangs comme notre ville de Venise. Il y a plus de "dix mille" ponts et chaque pont est gardé par la police du Grand Khan.
Le fait que tant de races différentes (chrétiens, musulmans, idolâtres) puissent cohabiter paisiblement et être administrées par le même pouvoir me semble une des plus grandes merveilles du monde, bien plus encore que l'activité prodigieuse du commerce et l'accumulation énorme des stocks de toutes sortes."

Pavement San Marco

jeudi 24 février 2011

Carnavaleux : commencez à vous échauffer !


Sur la Piazzetta et le quai des Esclavons, tout le jour et une bonne partie de la nuit, le spectacle ne s'arrête guère. A côté du Palais gouvernemental, baladins, astrologues, charlatans, montreurs de marionnettes dressent leurs tréteaux. Les uns exhibent des serpents, les autres font des tours de passe-passe, certains racontent des histoires corsées, des musiciens jouent de la harpe ou pincent les cordes d'une guitare, des masques affreux sèment l'épouvante, des gaudrioles déchaînent l'hilarité. Et quel rapprochement symbolique : là, en face, la classe dirigeante, tenue sous peine d'amende de se livrer, dimanches et jours de fêtes compris à l'ingrat examen des affaires de l'Etat, ici, sur la place, le peuple goûtant toutes les joies du carnaval.

Doge Antonio Grimani - 1521-1523

Élu à 86 ans, la République prouva par cette élection qu'elle savait aussi bien reconnaître les bons services de ses concitoyens que punir leurs fautes.
Grimani avait été en effet condamné au bannissement pour avoir manqué à son devoir à la bataille de Lépante.
Pendant son séjour à Rome, il se rendit si utile à la patrie, alors que Jules II manigançait la ligue de Cambrai, que son bannissement avait été révoqué.
Il avait été ensuite Avogador, Membre du Conseil des Dix, Ambassadeur et Procurateur de Saint-Marc.
Pendant son règne, la République toujours opportuniste dans ses alliances, abandonna la France pour se rapprocher de l'Allemagne.

Lagune, San Michele vu des Fondamenta Nuove

Pavement San Marco

mercredi 23 février 2011

Profitez, profitez bien !

Pietro Longhi - détail - le ridotto
Les jeux de hasard furent réservés au temps de carnaval : en 1638, la loi n'autorisa plus les jeux d'argent qu'en cette période et dans les salles publiques. Le masque y était obligatoire. D'autres ridotti appelés aussi casini, fleurirent ensuite dans tout Venise. Il s'agissait de petits appartements où l'on dînait et riait beaucoup ; on n'en comptait pas moins de 136 en 1767. Les casini réunissaient aventuriers, usuriers et affairistes de tout genre. En 17774, les ridotti ferment ; Venise perd alors toute sa gaieté et les étrangers délaissent le carnaval pour un temps.

Puits à San Nicolo du Lido

Pavement San Marco

mardi 22 février 2011

Plus que quelques jours à patienter


Jusqu'en 1550, le carnaval de Venise, dans ses rites, ne se distingua pas vraiment de celui d'autres villes d'Europe, très spontané et populaire, parfois même violent. L'usage de porter le masque ne coïncide pas avec l’origine lointaine de la fête. Cette coutume commence à se répandre seulement au XVIe siècle lorsque les divertissements de la place publique se développent. C'est à partir de 1550 que le jeudi gras acquiert les caractères qui lui sont propres et qu'il conserve jusqu'au XVIIIe siècle : la fête dès lors organisée et contrôlée par l'Etat se transforme en spectacle bien ordonné sur la Piazzetta.

Corte Rota - Castello



Odoric de Pordenone (vers 1265-1331)

Photo tirée du livre de Michael Yamashita : sur la route de Marco Polo De Venise vers la Chine :
"Mon hôte me mena au pont prés duquel précisément sa barque était amarrée, là où le fleuve était le plus large ; sur la barque on avait disposé trois baquets ; sur le bateau se tenaient attachés à des perchoirs plusieurs oiseaux pêcheurs. Avant de commencer la pêche, il lia le cou de ces cormorans avec un fil pour les empêcher d’engloutir les poissons et les lâcha ensuite dans l'eau...les baquets remplis, le pêcheur délia les cous des oiseaux et les remit à l'eau pour qu'ils pussent enfin pêcher pour leur propre compte.
J'allais visiter une autre pêcherie...les gens emportent dans leurs bateaux un baquet d'eau chaude, ils s'accrochent un sac au cou, et se mettent à l'eau tout nus. Ils restent en plongée pendant 7 à 8 minutes, prennent le poisson à la main, le jettent dans leurs sacs ; puis, grimpant sur la barque, ils viennent se réchauffer dans le baquet d'eau chaude."

Pavement San Marco

lundi 21 février 2011

Obligation aux voyageurs d'aller la nuit avec une lumière




Anciennement, Venise était la nuit plongée dans l'obscurité, seulement brisée par quelques faibles lumières suspendues devant les images sacrées et qui s'appelaient "cesendeli". Pour empêcher les désordres, le gouvernement ordonna en 1450, que tous ceux qui voulaient sortir dans la ville après trois heures du matin devaient être munis de lumière.

On utilisait pour cela des bougies, des torches de cire ou des fanaux, que les nobles et les personnes les plus aisées faisaient porter devant elles par un serviteur. On conserva de telles habitudes dans des temps plus proches des nôtres, avec ceux qu'on appelait "codeghe", espèces de porteurs , qui avec une lanterne allumée et un parapluie, lorsqu'il pleuvait, se tenaient le soir près de quelques cafés des Procuraties à Saint Marc, ou dans un autre lieu fréquenté, afin de servir ceux qui voulaient se faire accompagner de là jusqu'à leur propre maison. Gradenigo note que l'invention du métier de "codega", voacbulaire que certains font dériver du mot grec "odegos" qui signifie guide est du à Pietro Osvaldo dal Capo.
Anecdotes historiques vénitiennes" - 1897 -Giuseppe Tassini - Merci à Claude Soret pour ses traductions.

N'oubliez pas la "petite laine" sous le costume !


Le fameux masque de "tabarro e bauta" qui apparaît dans bien des tableaux célèbres du XVIIIe siècle, comme ceux de Pietro Longhi, éclipse souvent tous les autres masques de carnaval. Ce costume se compose de la "larva", ou "volto", masque au profil blanc, de la "bauta", capuchon de soie noire ou de dentelle souvent somptueuse qui couvre toute la tête et les épaules, du "tabarro", petite cape ou mantelet de soie noire, et du fameux tricorne. Portée indifféremment par les hommes et les femmes de toutes conditions cette tenue sert aussi pour l'élection du doge ou celle des procurateurs de Saint-Marc.

S. Maria Formosa au très petit matin (5h50)

Ombre et lumière

Pavement San Marco

dimanche 20 février 2011

Parisien donc !


Suite au heurtoir que j'ai publié aujourd'hui, liliforcole m'a fait parvenir ces deux heurtoirs, qui ressemblent étrangement à celui que j'ai photographié à Venise ; ils auraient donc été fondus à Paris ou Montrouge. Merci !

Bons préparatifs de carnaval et heureuse journée aux vénitiens en ce jour de fête


Une ville en liesse où sous le couvert du masque, l'Europe entière accourt.

Pendant trois mois sur toutes les places des estrades de fortune s'élèvent, et dans ces arènes improvisées de sombres combats se déroulent. Il n'y a pas de gladiateurs, mais des chiens. On en prend une meute qu'on aligne contre un ours par exemple, et tant pis si le plantigrade devenu furieux saute sur les gradins, renverse l'échafaudage et piètine quelques parieurs. Ou encore contre un taureau que l'on tient par les cornes à l'aide de deux longues cordes. Théoriquement du moins, car plus d'un brise ses attaches, et fonce à travers la foule dans la première ruelle qui s'offfre.

Heurtoir

Détail d'un balcon

Pavement San Marco, style Missoni...

samedi 19 février 2011

Pavement San Marco

Senza titolo : à ad-mirer !

Odoric de Pordenone (vers 1265-1331)

"En 1325, nous abordâmes enfin au "Manzi" (Chine méridionale). Les résidents chrétiens et musulmans s'accordaient à dire que le Manzi a bien deux mille grandes villes si vastes que les plus grosses agglomérations de l'Occident ne sauraient leur être comparées.
Il y a de plus, une telle abondance de vivres que c'en est merveille, et à si bon marché qu'on achèterait bien trois livres de gingembre pour moins d'un gros ! On y trouve les oies les plus grosses et les plus appétissantes du monde.
Canton : Je la jugeai trois fois plus grande que Venise. Mieux encore, elle renferme plus de marchandises et me sembla plus importante pour le commerce maritime que toute l'Italie réunie. On n'y rencontrerait pas un seul mendiant, car les Chinois préféreraient mourir que de ne pas gagner leur vie à la sueur de leur front. Les hommes ont le teint pâle, avec les poils de la barbe hirsutes et mal plantés, à la manière des moustaches de chat ou des barbiches de chèvre."

vendredi 18 février 2011

Canal Vena, Chioggia

Posted by Picasa

Gargouille en marbre


utilitaire autant que décorative, sculptée sur un mur de l'Arsenal, par sa bouche béante, la corderie délivrait des cordages aux navires en cours d'armement dans le canal voisin. Non seulement le procédé accélérait le gréage, mais il empêchait aussi les cordages de s’emmêler.

Ange ou animal...

Pavement San Marco, flou artistique...