vendredi 30 avril 2010

BELISANDRA MERAVIGLIA


Nicosie assiégée par les Turcs en 1570
Les turcs voulant dominer le royaume de Chypre en 1570, ils campèrent près de Nicosie, et guidés par Mustafà, commencèrent à attaquer cette forteresse. Rapidement, les chrétiens se virent dans l'impossibilité de résister et durent ouvrir leurs portes aux ennemis, qui contrairement aux accords passés massacrèrent les chefs, parmi lesquels Nicolo Dandolo, Pietro Pisani, et Nicolo Contarini, évêque de Paffo. Ils se répandirent alors dans les campagnes, emprisonnant tous ceux qu'ils rencontraient, pillant les maisons, démolissant les églises et ne respectant pas l'honneur des femmes.
C'était la nuit après le massacre et trois navires attachés ensemble étaient ancrés dans le port, navires sur lesquels Mustafà avait chargé sa proie la plus précieuse et les plus avenantes des jeunes filles et femmes destinées au sultan comme cadeau.
Belisandra Maraviglia était sur un de ces navires. C'était la sœur de Giovanni, secrétaire au Sénat et veuve de Pietro Albino, chancelier de Chypre, tué lors de la prise de Nicosie.
L'idée d'une terrible vengeance traversa l'esprit de la dame et avec une mèche allumée, elle mit, au milieu de la nuit, le feu au dépôt de poudres, se faisant sauter elle même avec tous les navires et les objets qui s'y trouvaient.
Geste désespéré, avec lequel elle voulut donner libre cours à sa haine contre les infidèles et se soustraire à l'ignominie des son état.
Merci à Claude Soret pour ses traductions : anecdotes historiques vénitiennes - 1897 -Giuseppe Tassini

Message codé : canal de Tessera, le provéditeur sera-t-il au rendez-vous ?

Aéroport de Venise : atterrissage ce matin à 9h30, si tout se passe comme prévu...

Je pars le coeur léger, sans ordinateur, mais mon blog continuera quotidiennement...et je penserai à vous tous les jours. Je n'ai pas envie de vous dire "à bientôt", alors, à un de ces jours...et dans la foulée je vous embrasse tous !

Calle del Spezier

Apothicaire, pharmacien qui vendait des épices

jeudi 29 avril 2010

Photochrome années 1900

Arrière du palais Dario, palais "maudit", la plupart de ses propriétaires ayant connu un destin tragique
"Couleurs de Venise" Catherine Donzel

mercredi 28 avril 2010

Après-demain, je serai "là-haut"...


Demain soir Paris, et après-demain matin, le "Paradis", je vous ai réservé à tous une petite place dans ma valise ; à défaut, vous serez dans mon objectif, car chaque fois que je ferai une photo, ça sera un peu pour vous. En attendant mon retour le 11 mai, portez-vous bien, A PRESTO !

Mouettes au bain

mardi 27 avril 2010

Lorenzino de MEDICIS (Le Lorenzaccio de Musset)


Lorenzino de Médicis avait tué par traîtrise son cousin Alexandre de Médicis, premier duc de Florence depuis douze ans. Craignant la vengeance du duc Cosimo, successeur d'Alexandre, il avait trouvé refuge à Venise, où, subventionné par les Strozzi, il s'adonnait plus que possible aux plaisirs, courtisant les belles et assistant aux divertissements donnés dans la ville.
Cosimo expédia, deux tueurs à gages de confiance à Venise, lesquels, le 26 février 1548, s'étant postés sur le campo San Polo où habitait Lorenzino le tuèrent d'un coup et blessèrent avec un poignard empoisonné son oncle Alessandro Soderini qui mourut rapidement. La mère de Lorenzino arriva à temps pour recueillir le dernier soupir de son fils, l'assassinat duquel fut dissimulé par le gouvernement par déférence à Cosimo et à l'empereur Charles V, protecteur de Cosimo, tandis que les deux tueurs aidés par l'ambassadeur d'Espagne purent fuir le territoire vénitien
Merci à Claude Soret pour ses traductions : anecdotes historiques vénitiennes - 1897 -Giuseppe Tassini

Reflet vénitien de Catherine Hedouin

Bonjour à tous, merci de tous vos commentaires laissés ces jours-ci et auxquels je n'ai pas répondus, je suis dans le jardinage, le "potager", les préparatifs de départ, le "gardiennage" de Chloé, le planning du futur "gardiennage" d'Eliot, mon westie ; bref, les journées sont trop courtes. Mon blog est planifié jusqu'à mon retour ; je ne pars que jeudi, mais je ne vous oublie pas, encore merci pour toutes vos visites. Je pars sans téléphone, sans ordinateur ; le coeur léger et l'esprit libre, tout à la saveur des heures vénitiennes....

Festa della Salute,

Procession sur le Grand Canal, chaque année et pour commémorer la fin de la peste de 1630 un ponton relie Santa Maria del Giglio à Santa Maria della Salute.
"Couleurs de Venise" Catherine Donzel

lundi 26 avril 2010

Lettre d'Albrecht Dürer à son ami Willibald Pirckheimer - 1506

Portrait d'une jeune vénitienne - 1505
Venise, 7 février 1506
J'ai beaucoup de bons amis parmi les Italiens, qui me conseillent de ne pas manger ni boire avec leurs peintres. Beaucoup d'entre eux me sont hostiles et copient mes oeuvres dans les églises et partout où ils peuvent en trouver. Après, ils les décrient, et disent que ce n'est pas dans la manière antique, et, donc, que c'est mauvais. Mais Giovanni Belini, lui, a fait grand éloge de moi, devant une nombreuse assistance de nobles. Il aurait bien aimé avoir quelque chose de moi, et il est venu lui-même chez moi, et m'a prié de lui faire quelque choses, il était prêt à le payer. Et tout le monde me dit que c'est un juste, de sorte qu'aussitôt j'ai de la sympathie pour lui. Il est très vieux et toujours le meilleur en peinture.

Venise, 8 septembre 1506
Mon tableau m'a valu bien des éloges, mais peu de profit. J'aimerais bien 200 ducats pour le temps passé, et j'y ai consacré un grand travail, pour pouvoir rentrer chez moi, et j'ai aussi convaincu tous les peintres, qui disaient qu'en gravure j'étais bon, mais qu'en peinture je ne savais pas m'en sortir avec les couleurs. Maintenant, tout le monde dit n'avoir jamais vu de plus belles couleurs.

Dans le ventre d'un ancien vapeur


dimanche 25 avril 2010

Doge Giovanni Soranzo 1313-1329


Il demande au pape la révocation complète de l'excommunication qui pesait sur Venise depuis Pietro Gradenigo ; la République n'avait pas voulu se ranger au côté du pape pour "guerroyer" et Clément V jugeant que ses armes temporelles étaient trop faibles avait recouru aux armes spirituelles en lançant l'excommunication contre Venise.

Le sou d'argent frappé sous son règne porte l'effigie du lion sans ailes et sans livre.
Venise rencontra sous son règne un nouvel adversaire : le Turc. Cette première rencontre fut un succès pour la flotte vénitienne commandée par Pietro Zeno.
Les vénitiens aimaient les fêtes, régates, tournois sur les places, accompagnées de danses, de banquets où trônaient les belles patriciennes.
C'est à cette époque que remonte leur coutume de se blondir les cheveux qu'elles décoloraient en les exposant sur l' "altana" (terrasse sur le toit des palais que l'on peut encore voir aujourd'hui).
Arnaud de Villeneuve, médecin français du XIVe, donne la recette de cette teinture : "prends 4 onces de centaurée, 2 onces d'adragant ou gomme arabique, 1 once de savon dur, allume le feu, fais bouillir le tout et teins ensuite les cheveux au soleil"

Rio dei Giardini

Si je le rencontre, je reste à Venise

Portrait de Jacopo Strada 1567 _ Titien
Architecte, peintre et antiquaire.

samedi 24 avril 2010

Carnaval vénitien 1565 (Hieronymus Franken)


Au XVe siècle, les spectacles sont surtout organisés par le doge et le gouvernement. Mais peu à peu naissent des activités festives d'adolescents de la noblesse "compagnie della Calza" avec des représentations de pièces en langue dialectale ; puis viendront des pièces en langue vulgaire s'adressant à un public plus vaste. On entrevoit la commedia dell'arte pour laquelle jésuites et gouvernement s'emploieront à faire stagner son développement.

Jusqu'à la fin du XVIe siècle, le lieu théâtral est éphémère, échafaudages, structures flottantes ou a lieu dans les palais de l'aristocratie.
Ce n'est qu'au XVIIe que des nobles vénitiens feront construire des théâtres et ainsi se concrétise un nouveau développement pour la commedia dell'arte.

Reflet d'une porte d'eau - encore une magnifique photo de Catherine Hedouin

A Sant'Elena


vendredi 23 avril 2010

Bienvenue à mes nouveaux membres et merci à tous !

Pietro Gradenigo 1289-1311


Le conseil des Dix fut institué par décret du Grand Conseil le 10 juillet 1310.

Les Dix étaient nommés pour un an, n'acceptaient aucune autre charge et n'étaient pas rétribués.
3 chefs renouvelés tous les mois avec interdiction de se montrer en public ;
les Dix étaient composés des 10 , plus le doge et ses six conseillers et "l'avogador del Comune".
Leurs sources d'information étaient surtout les dénonciations glissées à travers la gueule des "Bocche del Leone".
Les accusations anonymes étaient brûlées.
La dénonciation devait porter le nom de l'imputé, la nature du délit, le lieu, le temps, et être accompagnée de la citation de deux témoins.
L'interrogation avait lieu dans l'obscurité pour faciliter la confession du coupable.
Suivant le cas, il était condamné à l'exil, aux galères, à la prison dans les "pozzi" au rez-de-chaussée ou dans les "piombi" sous les toits, à la mort par pendaison, décapitation ou noyade nocturne.

jeudi 22 avril 2010

LES DENTELLES


L'industrie de la dentelle se propagea chez nous au XVème siècle et trouva depuis 1414 une protectrice en la personne de Giovanna Dandolo, épouse du doge Pasquale Malipiero. Cette industrie eut une croissance si rapide qu'on dut en corriger l'excès par la Seigneurie peu d'années après la mort de Giovanna Dandolo,en 1426. On voulait de la dentelle partout, pour les autels, les vêtements sacerdotaux ,les couvertures, les draps, les coussins, les rideaux, mais surtout les "baveri" (morceaux de tissus qui protégeaient la bouche du froid),les voilettes, les colliers et les poignets . D'admirable facture vénitienne fut la voilette avec laquelle Zilia Dandolo, épouse du doge Lorenzo Priuli, se présenta au couronnement en 1557, avec des bandes de voile blanc décorés de dentelles, descendant jusqu'à terre.
On en faisait cadeaux à des commissions étrangères. Parmi les cadeaux que recevait du roi, son mari, Marie Tudor, reine d'Angleterre en 1566 figuraient en bonne place les dentelles et broderies exécutées dans notre pays. Catherine de Médicis, reine de France se fournissait elle aussi chez les dentelliers de Venise. Dans d'autres régions partaient ces travaux et, sous Elizabeth, fille d'Henri VIII, ils se vendaient à Londres à des prix très élevés.
Bianca Cappello, devenue finalement duchesse de Toscane, commandait à Venise d'innombrables travaux en dentelle pour ses voilettes, colliers, manchettes…
Entre temps le gouvernement avait été obliger de légiférer contre ce genre de luxe mais les dames n'y prêtaient pas attention et plusieurs, au contraire de donnèrent avec plus d'enthousiasme à la défense de cet art. Parmi elles, citons Maria Morosini da Mula, Marina Morosini, femme du doge Grimani, qui; à ses frais installa un atelier de dentelle à S. Fosca et Vienna Vendramin Nani, à qui Cesare Vecellio dédia en 1591 son œuvre de dessins pour broderies et dentelles intitulée "Corona".
A partir de cette époque, l'industrie de la dentelle alla peu à peu se détériorant, subissant la concurrence des pays étrangers. Il paraîtrait qu'elle fut conservée seulement dans les cloîtres des religieuses, parmi lesquels celui de S. Zaccaria, des Zitelle, et de S. Vito à Burano étaient les meilleurs.
Il n'est pas certain que le fameux collier fait de cheveux, que le roi Louis XIV voulait porter le jour de son couronnement soit sorti des ateliers de Vittoria Torre et de Luigi dalla Latte, à l'Angelo Raffaele, en 1643.
Pour raviver cet art qui avait reçu un dernier coup avec le changement des usages nationaux et qui dépérissait de plus en plus, est apparu en 1872 l'Ecole professionnelle de dentelle fondée par quelques mécènes sur l'île de Burano.
Merci à Claude Soret pour ses traductions : anecdotes historiques vénitiennes - 1897 -Giuseppe Tassini

Photochrome 1900 -

A droite, la Ca'Foscari, Palazzi Gustinian, à gauche, la Ca'Rezzonico.
"Couleurs de Venise" Catherine Donzel


mercredi 21 avril 2010

Lettre de Titien adressée au Conseil des Dix, le 31 mai 1513

Rencontre du jeune Véronèse et de Titien sur le Pont della Paglia (Zona - 1861)

Prince Sérénissime et Très Excellents Seigneurs, m'étant employé depuis mon enfance, moi, Tician de Cadore, à apprendre l'art de la peinture non tant par désir de gain que pour voir d'acquérir quelque réputation : et être compté au nombre de ceux qui dans le temps présent font profession de cet art. Et bien que j'aie été auparavant et même présentement recherché par Sa Sainteté le Pape et autres seigneurs d'aller les servir : désirant cependant en très fidèle sujet que je suis de Votre Sublimité laisser quelques souvenirs dans cette ville illustre, j'ai décidé de me charger de venir peindre dans le Grand Conseil et d'employer tout mon génie et mon esprit tant que je serai en vie, en commençant, s'il plait à votre Sublimité, par la toile où se trouve cette bataille de la troupe vers la place qui est la plus difficile, si bien que personne, jusqu'à ce jour, n'a voulu soutenir une telle entreprise.
Excellents Seigneurs, je serai content de recevoir pour récompense de l'oeuvre que je ferai la somme qui sera jugée convenable et même beaucoup moins. Mais comme, ainsi que je l'ai dit plus haut, je ne tiens qu'à mon honneur et à avoir les moyens de vivre, qu'il plaise à Votre Sublimité de daigner m'accorder à vie la première charge de courtier qui sera vacante dans le Fondaco dei Tedeschi, ainsi que d'autres commodités telles que les moyens, les avantages, les privilèges et les exemptions qu'à Messire Giovanni Bellini et que deux jeunes gens que je veux prendre avec moi pour m'aider soient payés par l'Office du sel, de même que les couleurs et toutes les autres choses nécessaires, comme cela fut accordé les mois précédents par l'Illustre Conseil à Messire Bellini. Et je vous promets, Excellents Seigneurs, de faire cette oeuvre et si rapidement et si excellemment que vous en serez contents. Sur quoi je me recommande humblement à vous.

Palina (photo de Catherine Hedouin)

Pas très vénitienne cette maison !


mardi 20 avril 2010

IGNORANCE DES PRETRES


Gallicoli raconte que, en 1557, Pietro Polo Lupo, ou Lovo, élu prêtre de S. Vio fut interrogé lors de ses examens sur ce que signifiait : "ut exibeatis corpora vestra". Il répondit : "Que vous soyez béni" ; puis ajouta avec ingénuité : "Monseigneur, je suis vieux de 78 ans ; Le grand Girolamo Marcello m'a emmené pendant longtemps çà et là pour dire la messe. J'ai oublié le peu que je savais".
L'histoire de ce prêtre est semblable à cette autre que l'on raconte : un prêtre à qui l'on demandait d'expliquer les paroles de l'Evangile "in diebus illis" remplaça "in die" par "dindie", les poulets d'Inde et ne sut que dire pour "bus illis". De là l'expression commune, quand on rencontre une difficulté : "qui sta il busillis" (Voilà le hic)
Une autre histoire encore : dans son examen subi le 27 avril 1584, le prêtre Giacomo Comin, élu sous diacre de l'église de S. Cassiano dut reconstruire une période du catéchisme. Il répondit :"Monseigneur, je n'en ai aucune idée". Il dut pour cela se soumettre à une nouvelle élection.
Du reste de 1515 à 1598, on a trace de nombreux cas où des prêtres furent démis de leurs fonctions pour ignorance.
Merci à Claude Soret pour ses traductions : anecdotes historiques vénitiennes - 1897 -Giuseppe Tassini

Paline (photo de Catherine Hedouin)

dimanche 18 avril 2010

Vue de Venise , 1500 - Jacopo de' Barbari


La vue de Venise de Jacopo de'Barbari montre après des siècles de croissance une forme quasi définitive.
Dans les plus excentrés quartiers de Cannaregio et Castello se situaient des jardins, des entrepôts, des terrains non bâtis où l'on stockait le bois de construction et de chauffage et où l'on mettait à sécher les vastes draps de laine après leur teinture.
Venise est alors l'une des cités les plus peuplées d'Italie 105 000 habitants au début du XVIe siècle, 180 000 avant la peste de 1576.

Jouets du XVIIe siècle

Deux "bambini" du XVIIe siècle, en carton-pâte peint ; colliers en verroterie et bonnets en tissu.

Calle Bari

Bari : mot vénitien désignant des chapeaux (capelli)

samedi 17 avril 2010

Petit bonheur de la soirée...Sarde in saor


J'avais déjà mis cette recette sur le blog, avec une photo où l'assiette était vide, Eliot s'étant chargé de "gloupser" en quelques secondes ma préparation.

Aujourd'hui, j'ai été plus prévoyante et j'ai éloigné les chaises de la table : je vous redonne ma recette, qui est un vrai régal, à tel point que je ne m'aventurerai pas à en déguster dans quelques jours à Venise, car j'ai déjà été trop déçue...
Je coupe en petits cubes 5 beaux oignons, que je fais revenir dans un peu d'huile d'olive à feu très doux pour qu'ils ne colorent pas ; au bout d'une dizaine de minutes, je rajoute dans ma poêle, 4 c à soupe de vinaigre blanc et autant de vin blanc, je poivre légèrement et ce matin, j'ai carrément laissé compoter une heure.
Dans une petite casserole, je mets deux bonnes poignées de raisins secs (préalablement ébouillantés) avec un petit verre de vin blanc ; sur feu doux, jusqu'à absorption du liquide ; et que je rajoute à mes oignons.
A ce stade, il y a aussi un petit verre de vin pour la cuisinière...
Ensuite, tout en chantant et en me réjouissant du résultat, je fais revenir dans de l'huile d'olive des filets de sardine ; juste le temps de finir la chanson et le petit verre.
J'attrape ma terrine en haut du buffet et j'alterne mes couches d'oignons et de sardines.
Le plus dur serait d'attendre au moins deux jours avant la dégustation (ce que je n'ai évidemment pas pu faire. Ceci dit, j'en ai bien pour plusieurs jours...).
Allora, pazienza, pazienza...un vrai petit bonheur !
Si vous avec un petit "prosecco", je pense que ça devrait être pas mal....moi j'attends Venise pour en boire, ici il est au prix du champagne !


FRA MATTEO DA BASCIO


Le doge et la Seigneurie, composée par six Conseillers (un par sestiere) et par les trois chefs de la Quarantia criminelle (gravure de Ziletti - 1575)
Il fut le fondateur de l'ordre des Capucins et obtint la renommée pour avoir mené une vie très sainte. Il avait l'habitude d'aller à travers la ville pour prêcher et on le vit, un beau matin , entrer dans la salle d'un tribunal avec un mât auquel était suspendue une lanterne, en train de chercher. A celui qui lui demandait ce qu'il cherchait, il répondit : "Je cherche la Justice". Une autre fois, il apparut à la Quarantia Criminale, en criant : "A l'enfer tous ceux qui administrent si mal la justice! A l'enfer tous les puissants qui oppriment les pauvres par la force! A l'enfer tous ceux qui condamnent les innocents". Pour cela, il fut chasser du palais et astreint à résidence à Chioggia pour quelque temps. On lui attribue de nombreux miracles. On raconte que, par son intercession, un maçon étant tombé du toit d'une maison dans la Calle Lunga à S. Maria Formosa, il resta suspendu dans les airs jusqu'à ce qu'on ait eu le temps d'étendre un matelas pour en adoucir la chute.
Mais plus grand encore est le miracle suivant attribué à père Matteo da Bascio. Un jour, il fut invité à déjeuner par un avocat de la Curie Ducale, son ami, qui bien qu'étant une personne dévote, avait l'habitude d'accroître ses gains de manière malhonnête. Celui-ci avait chez lui un gros singe, qui le servait, comme un valet, pour les choses de la vie courante. Or, quelle fut sa surprise, quand, ce jour là, il vit l'animal ne pas vouloir obéir, prostré dans un coin de la pièce. Le père, ayant appris, de source divine, que sous ces apparences, se cachait un démon, lui demande pour quelle raison il était entré dans cette maison. Il s'entendit répondre qu'il avait fait cela pour faire sortir, quand elle y serait, l'âme de l'avocat en enfer. Il lui ordonna alors de partir, ce que le démon fit en perçant le mur.
Assis à table avec l'avocat, Matteo da Bascio lui reprocha ses fautes et tordant le bout de la nappe, il en fit sortir du sang en grande quantité, disant être le sang des pauvres, qu'il avait sucé avec tant d'injustices commises. Il lui ordonna de faire boucher le trou fait par le diable dans le mur par la figure d'un ange. Cette sculpture se voit toujours sur la façade du palais, qui, pour cette raison, est dit "de l'Ange" et à donner son nom aux rues voisines.
Fra Matteo da Bascio, mort en 1552, fut enseveli à S. Francesco della Vigna et repose au nombre des bienheureux.
Merci à Claude Soret pour ses traductions : anecdotes historiques vénitiennes - 1897 -Giuseppe Tassini

Calle dei Volti


vendredi 16 avril 2010

Palais Vendramin-Calergi, photochrome, 1880

Couleurs de Venise - Catherine Donzel