Antonio Castrioto, duc de Ferrandina, de retour de Flandre, resta quelque temps à Venise, où, honoré par nos gentilshommes, il se consacra à tous ces plaisirs qui étaient propres à la jeunesse de son âge. On avait l'habitude de voir sur nos places, et spécialement celle de S. Stefano, une des plus vastes des manèges, des tournois, des courses de taureaux et autres divertissements avec le concours d'un grand nombre de personnes masquées.
Ce fut justement sur cette place qu'un dimanche du carnaval de l'an 1549, Castriolo donna preuve de sa valeur dans les tournois. On le vit avec Alvise Pisani, évêque de Padoue, avec l'abbé Bibiena et d'autres amis , chevaucher à travers la place, lançant des œufs, remplis d'eaux odorantes vers les fenêtres et les terrasses où les jeunes femmes assistaient au spectacle.
La joie se convertit rapidement en deuil car un peu plus tard, le jeune prince s'étant rendu à Murano et participant à un bal donné dans le palais du puissant Marco Venier, il se querella, à cause de femmes avec Marco Giustinian, et Giorgio Contarini , desquels il ne fut pas reconnu car masqué. Il fut blessé à mort, blessant lui-même mortellement, involontairement, Fantino Diedo, son meilleur ami qui avait voulu s'interposer pour séparer les querelleurs.
Désolée, la République fit ensevelir le défunt avec pompe dans la sacristie de S..Pietro di Murano. C'était un descendant du fameux Giorgio Castrioto, dit Scanderberg, terreur des musulmans ; il avait le grade de capitaine de l'empereur Charles V dont il était l'ami personnel. Pietro Aretino pleura sa mort dans un sonnet plein de tristesse.
Merci à Claude Soret pour ses traductions : anecdotes historiques vénitiennes - 1897 -Giuseppe Tassini
Une belle évocation.
RépondreSupprimerMerci Maïté et bon dimanche.
Merci Evelyne, bon dimanche
RépondreSupprimerQuelle fougue chez ce brillant jeune homme et quelle triste fin! Histoire édifiante, merci Maité.
RépondreSupprimerMarisol