"Un garçon de café nous indique l'hôtel Belle-Vue à côté de Saint-Marc sur la place même...Une fois dans notre chambre, nous attaquons notre lavabo avec bonheur, pour noyer jusqu'aux dernières traces de notre abominable course...Il est vrai qu'après une grande journée de chemin de fer, une figure estompée par la fumée des locomotives, une mise négligée et des vêtements froissés, disposent fort peu les étrangers en faveur du voyageur harassé de fatigue.
Ce qui surprend en entrant dans Venise, c'est le silence profond qui règne partout.
Une foule des plus disparates fourmille en ce moment sur la place. A côté de nombreux touristes en quête d'émotions, la lorgnette en sautoir, le Conti ou le Joanne à la main ; d'artistes assis devant leurs chevalets, en train de croquer Saint-Marc ou le Palais des Doges ; de certains indigènes assez bien mis, qui paraissent tout fiers d'être là chez eux ; on voit une nuée de misérables, crasseux, en habits râpés, chaussés pour la forme, qui suivent avec une ardeur fiévreuse les moindres mouvements des étrangers."
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