Salle de la vieille Quaranttia Civile, magistrature d'Etat devant laquelle venaient les causes qui n'étaient pas du ressort du Conseil des Dix et concernaient directement les citoyens de Venise |
"Les Plombs étaient une espèce de dépôt, où on incarcérait les prévenus en attendant leur interrogatoire : c'était aussi sous les Plombs qu'on emprisonnait les gens pour délits politiques peu graves et plus spécialement, semble-t-il, les patriciens. Le prisonnier avait le droit de meubler sa cellule à sa guise, il pouvait avoir son lit, son linge, ses chaises, son fauteuil, une table ; il pouvait, en payant, se faire apporter ses repas du dehors ; c'était ordinairement la femme du geôlier qui faisait la cuisine, on pouvait commander son menu et ordonner son vin. On avait le droit de se vêtir à sa guise et même d'avoir sur soi des bijoux et de l'argent. Ceux qui n'avaient pas d'argent recevaient un subside de l'Etat, dont le geôlier était le caissier : ce dernier devait en rendre compte chaque mois au détenu. C'est ainsi qu'un citoyen de Venise recevait trois livres par jour ; un patricien quatre, et un comte étranger, huit. Le tribunal n'était donc pas aussi cruel qu'on pourrait le croire. Mais il était défendu aux prisonniers d'avoir du papier, de l'encre, des porte-plumes ou des crayons. Toutefois, il leur était permis de lire des livres de piété et quelques ouvrages moraux."
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