"La plus grande souffrance morale de quelques prisonniers, c'est qu'ils étaient incarcérés sans connaître le motif de leur incarcération : le tribunal, souvent si minutieux dans ses interrogatoires, ne leur faisait même pas la grâce de les interroger ni de les juger. Et c'était là l'odieux du pouvoir arbitraire qui gouvernait Venise.
Il finissait par exister une certaine familiarité entre les prisonniers et le gardien. Ce dernier devenait bavard, parfois complaisant. Aussi, bientôt, les anciens finissaient-ils par connaître leurs voisins de cachot, leur histoire, leurs méfaits ; c'étaient des commérages de gens inoccupés qu'un rien intéresse et qui faisaient passer le temps."
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