Quelques photos de la Venise qui me fait rêver ; du calme, de la sérénité, des couleurs, une atmosphère et quelques anecdotes d'un autre temps pour rêver, découvrir ou sourire.
lundi 30 novembre 2009
dimanche 29 novembre 2009
Détail chapiteau d'un pilier du Palazzo Ducal
J'ai programmé pour les jours à venir quelques détails des chapiteaux de certains piliers du Palais Ducal; je me rends compte que l'excellent site "e-venise" a aussi l'intention de vous montrer ces magnifiques chapiteaux ; inutile de préciser que Daniela et Luca sont beaucoup plus "pointus" et qu'ils sauront détailler ce que toutes ces sculptures représentent
Un baptême à Chioggia - 1889
C'était la coutume d'amener les bébés à l'église pour le baptême dans de petits coffrets vitrés et clos de petits rideaux pour protéger l'enfant du brûlant soleil d'été ; la marraine, à droite de la photo, porte un cierge et de l'eau bénite sur un plateau.
Photo tirée de : VENISE, photographies anciennes de Dorothea RITTER - © 1994 Inter-Livres
Il ne fait pas bon se rebeller contre la République
A la suite d'une émeute au XIVe siècle, la loggia qui trône au pied du campanile est transformée en poste de police :
en 1301, Marin Bocconio s'était lancé avec l'aide d'une partie de la population à l'assaut du Palais Ducal. Ne pouvant faire face, le "Pouvoir" dut capituler et proposa aux insurgés que, cinq par cinq, et à quelques minutes d'intervalle, ils proposent au Grand Conseil leurs conditions.
Le temps passant et personne ne ressortant, le gros des forces finit par se débander.
Méthodiquement, la délégation est bien entrée cinq par cinq et tout aussi méthodiquement, elle a été assassinée
samedi 28 novembre 2009
Le campanile
De l'autre côté de la place se trouve un bâtiment à trois étages : l'hôpital de San Marco construit au Xe siècle, agrandi au XIIIe.
Le campanile est adossé à l'hôtipal ; son toit pointu sert de phare aux navires et Galilée y fera la démonstration de son télescope.
Parfois, le long de ses parois pend une cage en bois où se tient un condamné qui mourra de froid et de faim,supplice de la "Cheba".
Dans le campanile, 5 cloches :
La grosse Marangona appelle les métiers au travail,
la Trottera qui une demi-heure plus tard fait trotter les mules des fonctionnaires,
la Nova qui indique la pause de midi,
la Mezza terza qui à l'aube tire chacun de son lit pour entendre les matines ;
la 5e cloche à marteau ne sonnaient que lors d'incidents exceptionnels.
vendredi 27 novembre 2009
Il y a un certain temps...
Au XVIe siècle, l'architecte Sansovino écrit :
"Chaque paroisse a sa place avec ses puits, ses fours, ses magasins de vin, des boutiques des tailleurs, des vendeurs de fruits, des apothicaires, des maîtres d'école, des marchands de bois, des cordonniers et toute autre chose, de sorte qu'en sortant d'une paroisse et en entrant dans la suivante, on croit sans aucun doute sortir d'une ville et entrer dans une autre"
jeudi 26 novembre 2009
mercredi 25 novembre 2009
Les "Sestieri"
Les Sestieri sont créés en 1171 pour faciliter "l'emprunt forcé" ordonné à chaque citoyen :
San Marco, du nom de l'église du doge ;
Castello, du nom de l'ancien Castel Olivo ;
Canale Regio ainsi nommé à cause des roseaux (cane) présents à cet endroit ;
San Polo, le plus petit des sestieri ;
Santa Croce, du nom de l'église de la Croce in Lupio ;
Dorsoduro, forme de l'île dessinant un dos.
mardi 24 novembre 2009
lundi 23 novembre 2009
Bible de cuisine italienne
dimanche 22 novembre 2009
Sieur Antonio Rioba
A la Madonna dell'Orto, sur le campo dei Mori, accrochées à un ancien bâtiment, surgissent trois statues d'hommes vêtus à l'orientale. L'un d'eux est connu sous le nom de sieur Antonio Rioba. Les chroniques de 1112 nous disent en fait que trois frères, Rioba, Santi et Alfani, venus de la Morea, et pour cela dits maures firent construire tous les édifices qui s'étendent du rio della Madonne dell'Orto à celui de la Senza. On ajoute que ces trois frères sont à l'origine de la famille Mastelli, marchande en sucre et épices, ayant boutique sur la Fondamenta de Cannaregio, à l'enseigne du Chameau. La famille Mastrelli s'éteint en 1620, son dernier représentant étant un certain Antonio et il n'est pas improbable que les gens aient ajouté le nom de celui-ci au premier nom de Rioba.
Sous le nom de Sieur Antonio Rioba, on diffusa à Venise un petit journal populaire. Un autre existe aujourd'hui avec le titre "l'Ombra de sior Antonio Rioba". Cette statue, au temps de nos ancêtres donnait lieu à des plaisanteries triviales. On ordonnait, par exemple, à quelque simple d'esprit, qui ne connaissait pas la ville, d'aller porter en toute hâte une lettre au sieur Antonio, campo dei Mori. Le sot marchait, marchait, finalement arrivait au lieu indiqué, demandait aux boutiquiers voisins où habitait Antonio, qui riant, plaisantant, lui montraient la statue fixée dans le mur.
Au milieu de ce siècle, elle fut restaurée, peinte de nouveau par un certain Guerra et on fait semblant de croire que sieur Antonio remercia son bienfaiteur par une chanson qui commence ainsi :
Je vous remercie patron Guerra
De votre charité
Je me vois encore reluisant
Alors que j'étais désespéré
Sans nez, la bouche cassée…
Merci à Claude Soret pour ses traductions : anecdotes historiques vénitiennes - Giuseppe Tassini (1827-1899)
Complément de l'anecdote de "la vieille au pilon"
Après que le 15 juin 1310, jour de S. Vito, les partisans de Bajamonte Tiepolo furent battus sur le place Saint Marc, une partie de ces derniers s'enfuit en se jetant dans les Mercerie. Près de l'entrée de cette rue , la vieille Giustina, ou Lucia Rossi, qui semble-t-il, faisait le commerce de miroirs, fit tomber du haut de son balcon sur les fuyards un gros mortier , lequel alla frapper le porte-drapeau de Bajamonte Tiepolo, le laissant étendu mort sur le carreau..
La vieille interpella la femme du doge et réclama comme récompense pour ces faits :
1)que lui soit accordé d'exposer à son balcon les jours de S. Vito de chaque année , et en d'autres jours de fêtes, la bannière de Saint-Marc.
2)que la somme de 15 ducats qu'elle payait aux procurateurs de Supra de Saint-Marc, au titre de location de la maison qu'elle habitait et de sa boutique située en dessous, appelée boutique aux miroirs, ne soit augmentée, ni pour elle, ni pour ses filles
Le doge donna ainsi satisfaction à la première comme à la seconde demande, en étendant le bénéfice à tous ceux qui à l'avenir représenterait la vieille.
Le temps passant, le contrat de location de la maison et de la boutique fut divisé en trois contrats, lesquels depuis ce temps portent le titre de "en raison de la grâce du mortier".
Ils furent changés en contrat de location perpétuelle, au prix arrêté définitivement de 15 ducats par an. Après la chute de la République, cet argent alimenta les caisses de l'Eglise de Saint Marc et non plus celle des Procurateurs de la Supra.
L'année 1861, Elia Vivante Mussati étant l'unique occupante de l'immeuble, elle voulut faire sculpter sur la façade l'image de la vieille en train de jeter son récipient avec l'inscription : XV juin 1310, le nom du sculpteur A. Lovandini et l'année 1841
Au bas de la maison sur les dalles de la Mercerie, on peut voir une petite pierre blanche indiquant le lieu où fut tué le porte-drapeau de Bajamonte.
samedi 21 novembre 2009
Ponte Picolo, la Giudecca
En 1740, Pietro de Pieri tenait l'osteria della Donzela
On peut tous imaginer que, dans Venise, ville dédiée au commerce et donc fréquentée par de nombreux étrangers, il y avait un grand nombre d'auberges.
A l'origine, celles qui occupaient la première place étaient celles de la place Saint-Marc, et les plus voisines.
Depuis le XIVème siècle nous trouvons le "Chapeau" dont l'enseigne se voit suspendu près des Procuraties dans le célèbre tableau de Gentile Bellini, réalisé en 1496. Il existait aussi à la même époque l'auberge de Salvadego, dont on pense qu'elle portait le nom de son premier exploitant ou, à moins qu'au contraire, le nom soit la déformation de Uomo Selvaggio, ce qui paraît aujourd'hui plus vraisemblable. Vers le Molo, plus précisément face au palais ducal, on trouvait alignées, avec leurs portiques devant, les auberges del Leone, del Cavaletto, del Pellegrino et della Luna. Elles furent abattues après qu'on ait décidé en 1536, la construction sur cet endroit de la Libreria et émigrèrent vers d'autres lieux de la ville.
Le Cavaletto, par exemple alla à San Gallo. Le Leone aussi avec le nouveau nom du Lion Blanc. Le Pellegrino d'abord dans la calle Corazzaria puis dans la calle Larga. La Luna dans l'ancien couvent de l'Ascension.
Au pont de la Paille, on trouvait les auberges de la Serpe, de l'Etoile et de la Couronne. Dans toutes, comme dans celles de la place, les prostituées recevaient dans des chambres leurs clients . Elles furent expulsées par la loi du 22 mai 1489.
De Saint-Marc, en se dirigeant vers le Rialto, nous trouvons dans la cour de l'Ours à S. Bartolomeo une autre auberge à l'enseigne du Lion Blanc, dont on fait mention dans les chroniques. Ayant franchi les marches du pont, nous aurons l'œil attiré par la Campana (le célèbre chroniqueur Marin Sanuto en était le propriétaire), le Bo, l'Angelo, la Torre, la Donzella….
Dans toutes les hôtelleries, on devait trouver autrefois des écuries et des chevaux et toutes devaient posséder deux chambres décorées, avec quatre bons lits pour recevoir comme il se devait les princes et autres personnes de rang élevé qui venaient chez nous.
vendredi 20 novembre 2009
jeudi 19 novembre 2009
Marchand ambulant rio Santa Caterina vers 1870
mercredi 18 novembre 2009
Baicoli, suite...
Ils furent "inventés" par un pâtissier du quartier de S. Margherita, aux derniers temps de la république, et prirent le nom du "Baicolo", petit poisson de l’espèce des mulets , à cause de leur ressemblance avec ce poisson. Ils furent accueillis favorablement par la population et, depuis le début, on en expédiait de grosses caisses à l’étranger, jusqu’à Constantinople, parce que l’opinion, répandue encore de nos jours, était qu’ils ne peuvent être bons que s’ils sont fabriqués à Venise. Ils devinrent célèbres à la suite des événements suivants. Les soirs d’hiver, la princesse Caterina Querini avait l’habitude de recevoir des amis, de leur offrir le thé à l’anglaise avec lait et rhum, tandis qu’une corbeille pleine de baicoli était immanquablement disposée sur la table à disposition des invités.
Un soir, le comte Palfy, qui faisait partie des invités en prit un dans la main et se retournant vers le poète local Pietro Buratti, l’invita à célébrer les gâteaux par des rimes. L’argument, des plus futiles, n’était pas vraiment apte à allumer la flamme du poète. Cependant Buratti composa de brillantes strophes, dont les deux dernières sonnent ainsi:
Vous approuvez comtesse ?
C’est bien ainsi ?
Vive le baicolo
Je le repète
Vive le Baicolo
Répondez en chœur
Les premiers honneurs
A la corbeille des baicoli
Merci à Claude Soret pour ses traductions : anecdotes historiques vénitiennes - Giuseppe Tassini
Employé des pompes funèbres vers 1870
Sinistre vêtement porté lorsque des épidémies ravageaient Venise pour se protéger des risques de contagion
Photo tirée de : VENISE, photographies anciennes de Dorothea RITTER - © 1994 Inter-Livres
Dans des temps plus lointains, Venise ne dispose que d'une centaine de docteurs, dont beaucoup sont partis des mois durant sur les galères de commerce ou les navires de guerre.
Entre les épidémies qui se reproduisent six à sept fois par siècle et les rixes où le vin coule à flot, le travail ne manque pas.
Une vingtaine se trouve à la solde de l'Etat, bénéficient de quelques centaiens de lires "di piccoli" par an et de logements gratuits près du Pont de la Moneta ; ils sont auxiliaires des tribunaux répressifs.
Ils doivent remettre en état le patient passé entre les mains du bourreau, bourreau qui tranche les mains, grille les pieds, tenaille les chairs, crève les yeux, arrache ongles et langue, disloque les membres, désarticule les chevilles, coupe le nez et applique des cataplasmes de lard bouillant...
Les barbiers font aussi office de médecins-auxiliaires.
Les marchés, autrefois
Le marché le plus ancien était certainement celui qui avait l'habitude de se tenir chaque samedi sur la place voisine de l'église San Pietro d'Olivolo ou du Castello et qui, par privilège des tribuns et ensuite des premiers doges, devait être exempt de toute taxe. A ce marché accourait principalement l'équipage des navires ancrés dans le port voisin de S. Nicolo pour se procurer tout ce dont ils avaient besoin
Un autre antique marché était celui de S. Giovanni in Bragora, dont le nom, selon certains, aurait pour origine la parole grecque "agora" qui signifie marché.
On fait mention du marché de S. Polo à partir de 1301 dans une sentence des Seigneurs de la Nuit contre un malfaiteur qui avait coupé la bourse à une dame pour lui voler. Ce marché avait lieu d'abord plusieurs fois par semaine, mais se limita ensuite au mercredi.
Mémorable ensuite le marché qui, depuis 1299, avait lieu le samedi sur la place Saint Marc, où comme nous l'avons précédemment signalé, on pouvait lire sur le pavage les noms sculptés des métiers qui occupaient des places particulières. Un voyageur allemand du XVème siècle décrira notre place comme un pavage de lettres. La République étant tombée, le marché de Saint Marc se tint le samedi à San Polo, à la place du marché qui s'y tenait le mercredi.
A propos des marchés, il n'est pas à négliger une curiosité : ceux-ci s'appelaient dans un temps plus ancien "bazars". Nous en avons témoignage dans les "Misti" du Conseil des Dix . On y lit à la date d'août 1392 les paroles suivantes : on trouvera des "ronconi" (armes blanches) au bazar du samedi et dans les merceries à divers prix.
Merci à Claude Soret pour ses traductions
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