Il y eut dix neuf tremblements de terre sous la République, comme le mentionne Gallicoli dans ses Mémoires. Parmi lesquels, les plus remarquables furent ceux du 25 janvier 1348 et du 26 mars 1511.
A l'occasion du premier, selon les chroniqueurs, 1000 maisons s'effondrèrent et d'innombrables cheminées ; les cloches se mettaient à sonner toutes seules ; le grand Canal montrait à sec la moitié de son lit, renversant ses eaux tantôt d'un côté, tantôt de l'autre : les campaniles de S. Silvestro et de S. Giovanni Elemosinario s'écroulèrent ainsi que la coupole de S. Angelo et de S. Vitale et aussi deux arcades de l'Arsenal.
Plus terrible fut le séisme de 1511, au cours duquel s'ajouta des pertes humaines à la destruction des immeubles. Ce jour-là, les Priés s'étant rassemblés et les sénateurs entendant les craquements dans le toit du palais ducal au dessus de leurs têtes, tous sortirent précipitamment. Sanuto raconte que: "Tous étaient abasourdis par la peur. Les uns couraient sur la place, d' autres dans les rues, d'autres se mettaient à prier et d'autres ne savaient que faire. Beaucoup de femmes enceintes accouchaient subitement sous l'effet de la peur et sans douleur, parmi lesquelles la femme du sieur Tiepolo, surintendant, fille de Pancrati Justinian."
et plus loin : "Ensuite, les prêtres des quartiers commençaient à faire procession, cierges à la main, chantant des litanies. il y avait grande terreur à voir et tous se savaient en danger parce que les tremblements de terre duraient habituellement quelques jours. Cette nuit là, beaucoup de groupes allèrent dormir dans les champs, les vergers, sur les places, craignant une nouvelle secousse;"
Le matin suivant, le patriarche Antonio Contarini se présenta à la Seigneurie pour rappeler que c'était un châtiment envoyé par le ciel, pour tous les péchés et particulièrement ceux de chair, qui se commettaient à Venise et il réclama des mesures sérieuses et efficaces. Il ordonna en outre que soit faite sur la place Saint-Marc une solennelle procession, en portant l'image de la Vierge Nicopeja.
Anecdotes historiques vénitiennes" - 1897 -Giuseppe Tassini - Merci à Claude Soret pour ses traductions.
Bon voyage Maïté, j'espère retrouver Anna Livia à son retour...elle me racontera !
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