mardi 19 juin 2012

Angelo Jacopo Gustinian

Longhi- La Chute des Géants (détail Palais Sagredo)

Le général Napoléon Bonaparte étant arrivé en 1797 à Trévise, l'inspecteur extraordinaire Jacopo Giustinian se présenta à lui pour lui présenter ses hommages et lui témoigner des sentiments amicaux de la République. Mais Bonaparte l'accueillit avec arrogance, répétant ses habituelles accusations et calomnies contre Venise, lui ordonnant de partir avant dix heures, sous peine de mort. Sans se démonter, Giustinian lui dit qu'il ne pouvait recevoir d'ordre que de son gouvernement. Alors Bonaparte affirma son intention de détruire la République vénitienne et qu'il ne changerait d'avis que si Giustinian se rendait au Conseil majeur pour lui faire avoir la tête des Dix du Conseil des Dix. En bon patriote il ne put faire moins que de s'horrifier d'une si lâche proposition et de répondre qu'il n'irait jamais. Voyant que ses paroles ne servaient à rien, il détacha son épée, la déposa aux pieds du général, se déclarant tout à la République, proposant de verser tout son sang pour l'honneur de celle-ci.
Il semble qu'un noble sentiment ait alors surgit dans l'âme de Napoléon puisqu'il tourna vers Giustinian un regard doux, en loua le patriotisme et lui promit de sauver ses biens quand il détruirait ceux de tous les autres patriciens. Mais Giustinian ne tarda pas à lui faire comprendre qu'il n'était pas si vil au point de penser à lui même quand on massacrerait sa patrie.
En vérité, c'est une douce chose que de penser à la conduite généreuse d'un ses fils , au milieu de tant de bassesses et de trahisons qui entourèrent la chute de la République.
Anecdotes historiques vénitiennes" - 1897 -Giuseppe Tassini - Merci à Claude Soret pour ses traductions.

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