Chiesa San Zulian |
Il était appelé ainsi parce que dirigé par Menico, homme très gros. Il s'ouvrait à l'entrée de la Merceria de S. Giuliano, à droite pour celui qui se rend au ponte dei Baratteri, ayant une sortie à l'arrière sur le Campiello del Piovan, aujourd'hui Campiello di S. Giovanni. Il était fréquenté par plusieurs hommes de lettres, dont le sénateur Daniel Farsetti, le piquant Baretti, le prêtre Biagio Schiavo da Este, le prêtre Leonardo Marcellotto, et d'autres. Sa grande renommée lui venait cependant d'avoir été fondé sur les lieux de l'Académie des Granelleschi, dont voici l'origine. Daniele Farsetti et quelques amis ayant entendu en 1747, dans un couvent de S. Domenico di Castello, un ridicule sermon en l'honneur de Vincenzo Ferreri, sermon donné par Giuseppe Sacchellari, prêtre à moitié sot, voulurent, pour plaisanter, faire la connaissance de celui-ci et lui communiquèrent qu'ils étaient sur le point de fonder une académie littéraire et qu'il aurait pu en devenir le chef, à condition qu'il vienne au café de Menegazzo, leur habituel lieu de rencontre. Et notre prêtre y alla, au milieu des rires, avec ses compositions balourdes. Voici donc fondée l'Académie dite dei Granelleschi, parce que ayant pour enseigne un animal soulevant avec une patte une paire de testicules (en italien : granelli)
Scacchellari fut rapidement élu prince de l'académie, ayant même le titre d'Archigranellone. Cette académie, née dans le badinage, ne tarda pas à se durcir sous l'impulsion de Gaspare Gozzi et se dédia particulièrement à préserver de la barbarie la langue italienne. Elle cessa en 1761.
Une prise de bec littéraire redonna célébrité au café de Menegazzo, entre Baretti et le prêtre Biagio Schiavo da Este. Baretti avait, bien des années auparavant, composé un sonnet pour une religieuse, assez médiocre. Il tomba dans les mains de Schiavo, qui lui répondit, sous forme de lettre anonyme par un sonnet encore pire, mêlé de grande insolence. Baretti parvint a en découvrir l'auteur et ayant retrouvé Schiavo au café, il le tourna en ridicule devant tous et l'obligea à déserter le café.
De nos jours, le café se rouvrit à l'enseigne du "Trouvère", mais pour peu de temps. Dans la nuit du 7 au 8 septembre 1860, il prit feu, causant grande peur aux marchands voisins qui portèrent leurs marchandises pour les sauver dans l'église voisine de S. Giuliano, laquelle pendant quelques jours ne put accueillir les offices.
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