Pietro Longhi - La vendeuse de beignets |
Autrefois, pour se protéger de la boue et de la vase, dans les rues pas encore pavées, les femmes portaient des talons assez hauts qui entravaient leur démarches. Ensuite elles adoptèrent des chaussures plus basses et à ce propos, on raconte l'anecdote suivante.
Tandis qu'un ambassadeur discutait en présence de Domenico Contarini, qui fut doge de 1659 à 1674, sur la nouvelle coutume plus pratique que l'ancienne, il ne put retenir un conseiller de s'exclamer : "Trop commode, trop!". Avec ces paroles, il voulait faire allusion à la tenue à laquelle les femmes étaient auparavant condamnées et à la coquetterie des libres mouvements que cette nouvelle mode leur permettait.
Les chaussures des dames étaient de couleurs variées, avec une pointe tournée vers le haut et des boucles plus ou moins riches selon la richesse de qui les portaient. On se souvient avoir vu une paire de boucles ornées de diamants d'une valeur de 10000 lires.
Ces derniers temps, l'usage des "mulete" (chaussures sans talons) nous a envahi, raillées par le satirique Labia et dont Ballerin écrit, dans ses lettres inédites : "On ne sait pas encore ce qu'en pensent les grands sujets qui composent le collège des Pompes , mais il est certain que la manière de se vêtir de ces dames séduisantes qui galopent sur la place en mulete, jupes courtes, ne laissent pas tranquille l'âme de ces graves sujets"
Anecdotes historiques vénitiennes" - 1897 -Giuseppe Tassini - Merci à Claude Soret pour ses traductions.
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