mercredi 30 juin 2010

Ponte del Diavolo

Tombes au cimetière juif


"De l'autre côté du mur, du côté du vieux cimetière juif, la mort elle-même est morte, oubliée depuis longtemps, sans actualité aucune, sans aucun reste, sans aucun survivant qu'elle puisse concerner et donc, paradoxalement, d'une tristesse, d'une désolation plus absolues alors qu'il n'y a plus personne pour être triste, désolé, alors que ceux qui sont là ne manquent plus à personne qui pourrait encore les pleurer, puisqu'ils ont été soustraits à une compagnie, à une communauté elles-mêmes depuis longtemps soustraites au reste de l'humanité...
Il y a le cimetière de ceux qui ne meurent plus."
Relevé dans le livre que je lis en ce moment : "Immersion" d'Alain Fleischer

mardi 29 juin 2010

Dommage...


Invasione giapponese : L'Osteria Sora Al Ponte sul ponte delle Baccarie a Rialto ha chiuso i battenti, al suo posto aprirà un ristorante giapponese.


Doges Marco Cornaro 1365-1368 ; Andrea Contarini 1368-1382


Marco Cornaro

Son règne fut court et paisible à part une nouvelle révolte de l'île de Candie.

Andrea Contarini
Procurateur de Saint-Marc il ne souhaitait pas devenir doge, préférant son indépendance au sort de véritable prisonnier de l'Etat qui l'attendait ; il fut donc obligé d'accepter cette charge.
De nombreuses guerres émaillèrent son règne, contre Trieste, Padoue, Gênes, Chioggia.
Il mourut vivement regretté de toutes les classes de la population en 1382, année où environ 20 000 habitants périrent de la peste.

LA CONTINENCE DE ANDREA CONTARINI
Le libertinage dans les couvents féminins faisaient rage plus que jamais à tel point qu'on avait du inventer un nouveau mot : "muneghini" pour désigner ceux qui entretenaient des liaisons amoureuses avec les religieuses. Des brigades de jeunes gens allaient continuellement dans les couvents, ayant dans chacun une ou plusieurs relations. C'est ainsi que Andrea Contarini se laissa conduire par ses amis dans un de ces couvents où tout de suite il s'amouracha d'une petite nonne à laquelle il rendit visite plusieurs fois. Il avait déjà obtenu quelques lettres pleines d'affection et s'approchait du bonheur. Un jour, il vit briller à son doigt un anneau. Il lui demanda pourquoi elle et ses compagnes avaient l'habitude de porter un tel anneau. Il s'entendit répondre qu'elles étaient épouses de Jésus Christ.
Il fut alors assailli par de tels scrupules de conscience qu'il partit tout de suite, prétextant avoir oublié son portefeuille dans sa gondole.
Nos bons chroniqueurs racontent que, en récompense, il vit dans le couloir un crucifix incliner la tête et que pendant la nuit il vit en songe le seuil ducal.
A celui-ci, il parvint en 1367 et quand, en 1382 s'acheva sa carrière ici-bas, celui qui récita l'oraison funèbre n'oublia pas de rappeler, à titre d'éloge, l'aventure arrivée dans sa jeunesse.

Merci à Claude Soret pour ses traductions : anecdotes historiques vénitiennes - 1897 -Giuseppe Tassini


C'était le 1er mai...

Tiens bien la barre...

dimanche 27 juin 2010

Guido e Paola mardi soir, 20h35-22h sur France 3

"Mort à la Fenice", pour notre plus grand bonheur je l'espère, nous allons retrouver le commissaire Brunetti. Et pour une fois, je vais déroger à mes principes : regarder un film dont j'ai lu le livre en premier.

Chat "en vrac" prenant le soleil à la Giudecca

Plafond de l'escalier Scuola Grande dei Carmini

Bel effet de cheveux

jeudi 24 juin 2010

L'avant-dernière dogaresse


C'est vraiment par hasard que nous savons qui elle fut. Ce fut Margherita Dalmaz, d'origine grecque, d'abord danseuse sur corde, et au dire de certains, aux manières fort peu modestes. C'est par sa beauté, qu'elle conserva jusqu'à ses dernières années qu'elle toucha le cœur de Paolo Renier, qui fit sa connaissance à Constantinople, quand il était ambassadeur. Il l'épousa secrètement. Devenu doge en 1779, il tenta en vain de faire inscrire son mariage sur le Livre d'Or. Margherita était une dame intéressée ; tellement, qu'avec l'accord de son mari, elle vendait les charges d'électeur ducal et tirait profit de la location d'espaces situés entre le pont de la Paille et la porte della Carta, et aussi chaque année 1000 sequins de la location du prieuré de la Ca d'Oro. Goethe parle de cette dame, racontant qu'en 1786, dans le palais Ducal il a assisté à une querelle initiée par la dogeresse elle-même et nous la décrivant comme une personne d'un certain âge, de noble figure au visage bien fait où se lisait l'austérité et même un je ne sais quoi de tristesse. Il ajoute ensuite que les vénitiens devaient être fiers que leur princesse vienne à paraître dans son propre palais en présence des juges et du public.

Merci à Claude Soret pour ses traductions : anecdotes historiques vénitiennes - 1897 -Giuseppe Tassini

L'année des portes...

Lagune au petit matin

mercredi 23 juin 2010

lundi 21 juin 2010

Le Burciello de Padoue


Le voyage entre Padoue et Venise était long et ennuyeux. Sous la République, on pensa donc le rendre à la fois plus rapide et divertissant. A la place des barques, un navire élégant dirigé par de bons rameurs et tiré par un ou plusieurs chevaux qui progressaient le long de la rive, mettait en communication les deux cités, sillonnant les calmes eaux de la Brenta.
Il présentait une grande salle carrée avec de nombreux miroirs et de nombreuses fenêtres et à chaque extrémité un petit cabinet. Là, on jouait, on conversait, on racontait des histoires, comme en témoigne l'Arcadia in Brenta, œuvre de Giovanni Sacredo, sous le pseudonyme de Ginnesio Gavardo Vacaliero où justement on imagine un groupe de dames et de cavaliers, voyageant sur le Burchiello et passant le temps en se racontant des histoires et des plaisanteries. Dans cette ambiance, c'était souvent l'occasion de faire quelque galante rencontre et de trouver fortune en amour.
Carlo Goldoni a chanté le Burchiello dans un de ses poèmes ; Longo, dans ses Mémoires, en a rappelé le souvenir.
Merci à Claude Soret pour ses traductions : anecdotes historiques vénitiennes - 1897 -Giuseppe Tassini

Arsenale e Campanile de San Francesco della Vigna

Cour secrète.....

samedi 19 juin 2010

Doge Lorenzo Celsi 1361-1365

Pétrarque (1304-1374) - tableau d'Andrea di Bartolo di Bargilla
Les 41 ayant à choisir entre 4 candidats se tirèrent d'affaire en élisant Lorenzo Celsi qui venait de remporter à Candie une victoire sur des pirates génois (rumeur de victoire qui s'avéra fausse).

Il fit une entrée triomphale à Venise à cheval, chose très rare. Passionné par les chevaux, il conserva une magnifique écurie au palais ducal.
A cette époque Venise fait l'admiration de toute l'Europe. Sa marine est la meilleure et la plus belle du monde.
Toutes les richesses de l'Inde et de l'Extrême-Orient affluent dans ses marchés : camphre de Bornéo, benjoin de Java, parfums, épices, soies de la Chine, du Japon, de l'Inde.
En 1362, Pétrarque voulut que Saint-Marc fut l'héritier de ses livres et de ses manuscrits ; il fit don de sa précieuse bibliothèque à la République dont il était l'hôte depuis longtemps.

Capitello fait maison...

Pierres tombales à San Francesco della Vigna

vendredi 18 juin 2010

LAGUNE D'ARGENT ; je fête à ma façon avec quelques heures d'avance la fête de la musique avec quelques uns de mes morceaux préférés

San Zanipolo

Vendredi 30 avril, j'ai eu la chance d'assister à l'église San Giovanni e Paolo à un concert gratuit ; il y avait eu un concours de choeurs et les trois premiers lauréats donnaient un concert ce soir-là.
Il y a eu ceux que l'on entend en fond de ma vidéo qui sont les "choeurs d'hommes du pays vannetais". Ensuite une soixantaine d'enfants de Singapoure et un choeur de filles de Finlande.
Ces voix d'enfants étaient merveilleuses dans ce lieu où il n'y avait que quelques personnes pour les écouter. J'en ai profité pour voler quelques belles vues sous le regard complaisant du prêtre de ce lieu et avec sa bénédiction (enfin,je l'imagine!)
Le lendemain, en rentrant piteusement sous la pluie à l'Allogi Barbaria, j'ai encore eu la chance d'assister à un autre concert gratuit à l'Ospedaletto par "Le Sonate del Settecento Veneziano" qui interprétait des oeuvres de Vivaldi et Marcello au violoncelle, viole de gambe et clavecin. Une dizaine de personnes seulement assistaient à ce concert. Quelques heures après, un incendie se déclarait dans ce même lieu et j'espère que le magnifique clavecin n'en a pas souffert. J'ai eu une pensée pour "nos idées heureuses".

Pietro Antonio Gratarol


Aux traits délicats, fluet, tiré à quatre épingles, doté d'esprit et d'intelligence, mais vaniteux et d'un caractère léger : voici le portrait physique et moral du secrétaire du Sénat Pier Antonio Gratariol. Le malheur voulut qu'il s'amourache de la comédienne Ricci, qui elle était amoureuse du sexagénaire Carlo Gozzi, écrivain connu, s'occupant de philosophie et grand hypocrite. Par l'intermédiaire de son frère Gaspare, Gozzi bénéficiait de la protection de la célèbre Catterina Dolfin, épouse du sénateur Andrea Tron, appelé "le patron" parce qu'il était l'arbitre des affaires de la République. On a beaucoup écrit autour de cette femme , aux mœurs dissolues, habituée à changer d'adorateurs à chaque phase de la lune, parmi lesquels il semble même y avoir eu Gratarol. Sous son égide, Grattarol voulut se venger de son rival, en composant une comédie intitulée "Les drogues de l'amour" où, il se moquait de Gratariol.
Dans le rôle de Don Adone, frivole gandin, rôle tenu par un acteur qui ressemblait au pauvre secrétaire et qui à cette occasion en imitait le comportement, les habits, la coiffure. La comédie fut jouée plusieurs fois et, Gratariol devenu objet de risée, montré du doigt dans les rues demanda en vain justice auprès des tribunaux, qui au contraire lui refusèrent les lettres de créances pour la cour de Naples où il avait été élu président. Désespéré, il s'enfuit alors de Venise en 1777 et pour cette raison fut condamné ,selon les lois de la patrie, au bannissement. A partir de cette époque, il erra dans diverses régions d'Europe, publia sa "Narrazione Apologetica" à Stockholm et, finalement ayant voulu faire partie de l'expédition du comte Benyowschi à Madagascar, termina là sa carrière en 1785.
Merci à Claude Soret pour ses traductions : anecdotes historiques vénitiennes - 1897 -Giuseppe Tassini