jeudi 24 juin 2010

L'avant-dernière dogaresse


C'est vraiment par hasard que nous savons qui elle fut. Ce fut Margherita Dalmaz, d'origine grecque, d'abord danseuse sur corde, et au dire de certains, aux manières fort peu modestes. C'est par sa beauté, qu'elle conserva jusqu'à ses dernières années qu'elle toucha le cœur de Paolo Renier, qui fit sa connaissance à Constantinople, quand il était ambassadeur. Il l'épousa secrètement. Devenu doge en 1779, il tenta en vain de faire inscrire son mariage sur le Livre d'Or. Margherita était une dame intéressée ; tellement, qu'avec l'accord de son mari, elle vendait les charges d'électeur ducal et tirait profit de la location d'espaces situés entre le pont de la Paille et la porte della Carta, et aussi chaque année 1000 sequins de la location du prieuré de la Ca d'Oro. Goethe parle de cette dame, racontant qu'en 1786, dans le palais Ducal il a assisté à une querelle initiée par la dogeresse elle-même et nous la décrivant comme une personne d'un certain âge, de noble figure au visage bien fait où se lisait l'austérité et même un je ne sais quoi de tristesse. Il ajoute ensuite que les vénitiens devaient être fiers que leur princesse vienne à paraître dans son propre palais en présence des juges et du public.

Merci à Claude Soret pour ses traductions : anecdotes historiques vénitiennes - 1897 -Giuseppe Tassini

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