vendredi 18 juin 2010

Pietro Antonio Gratarol


Aux traits délicats, fluet, tiré à quatre épingles, doté d'esprit et d'intelligence, mais vaniteux et d'un caractère léger : voici le portrait physique et moral du secrétaire du Sénat Pier Antonio Gratariol. Le malheur voulut qu'il s'amourache de la comédienne Ricci, qui elle était amoureuse du sexagénaire Carlo Gozzi, écrivain connu, s'occupant de philosophie et grand hypocrite. Par l'intermédiaire de son frère Gaspare, Gozzi bénéficiait de la protection de la célèbre Catterina Dolfin, épouse du sénateur Andrea Tron, appelé "le patron" parce qu'il était l'arbitre des affaires de la République. On a beaucoup écrit autour de cette femme , aux mœurs dissolues, habituée à changer d'adorateurs à chaque phase de la lune, parmi lesquels il semble même y avoir eu Gratarol. Sous son égide, Grattarol voulut se venger de son rival, en composant une comédie intitulée "Les drogues de l'amour" où, il se moquait de Gratariol.
Dans le rôle de Don Adone, frivole gandin, rôle tenu par un acteur qui ressemblait au pauvre secrétaire et qui à cette occasion en imitait le comportement, les habits, la coiffure. La comédie fut jouée plusieurs fois et, Gratariol devenu objet de risée, montré du doigt dans les rues demanda en vain justice auprès des tribunaux, qui au contraire lui refusèrent les lettres de créances pour la cour de Naples où il avait été élu président. Désespéré, il s'enfuit alors de Venise en 1777 et pour cette raison fut condamné ,selon les lois de la patrie, au bannissement. A partir de cette époque, il erra dans diverses régions d'Europe, publia sa "Narrazione Apologetica" à Stockholm et, finalement ayant voulu faire partie de l'expédition du comte Benyowschi à Madagascar, termina là sa carrière en 1785.
Merci à Claude Soret pour ses traductions : anecdotes historiques vénitiennes - 1897 -Giuseppe Tassini

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