mardi 8 juin 2010

Doge Marino Faliero 1354-1355

Francesco Hayez : la dernière heure du doge Marino Faliero
On a écrit que Michele Steno, jeune patricien, lors d'un bal donné au palis ducal en 1354, ayant fait une plaisanterie indécente à une dame de la cour, peut être même à l'épouse du doge Marino Faliero, celui-ci le fit chasser de la salle. C'est pour cela que, par vengeance Steno écrivit au dessus du siège ducal :
Marino Faliero a une belle femme.
Lui l'entretient, les autres en jouissent.
Il faut apporter une rectification. Dans les extraits de quelques morceaux des registres de la Quarantia Criminale, que cite Sanuto, on ne parle pas du tout d'une telle injure faite à la dogaresse, mais on note seulement que le 19 novembre 1354, le Conseil des Dix chargea les magistrats d'emprisonner Michele Steno et d'examiner son cas ainsi que ceux de Pietro Bollani, Rizzardo Marioni, Moretto Zorzi, Michele Molin et Maffeo Morosini accusés d'avoir écrit dans la salle des deux cheminées du palais ducal diverses paroles malhonnêtes, insultant le doge et son neveu ou (comme d'autres le pensent) sa nièce. Pas même parmi les chroniqueurs de l'époque, Caresini et Trévisan ne font mention de l'injure directe à la dogaresse.
On écrivit encore que indigné par la douceur de la peine prononcée contre Steno, le doge ordonna la célèbre conjuration qui, le 17 avril 1355 le traîna à l'échafaud.
Là aussi, petite rectification : ce n'est pas dans le ressentiment du doge que l'on doit rechercher la raison du complot mais plutôt dans sa nature ambitieuse. Profitant du mépris des Arsenalotti et de certaines gens du peuple contre la secte patricienne, il aspirait à devenir le maître absolu de Venise . Le caractère de ce complot est révélé par les paroles prononcées, selon Sanuto, par Ghisello, amiral de l'Arsenal lors de sa rencontre avec le doge : Messire le Doge, si vous voulez vous faire Seigneur et faire tailler en morceaux tous ces beaux gentilshommes, je me sens le courage, avec votre aide de vous faire Seigneur de cette terre et alors vous pourrez les châtier tous.

Merci à Claude Soret pour ses traductions : anecdotes historiques vénitiennes - 1897 -Giuseppe Tassini


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