Homme pieux et bon mais sans caractère et sans autorité, incapable d'arrêter la marche fatale des évènements.
La plupart des patriciens ne songent plus qu'à leurs plaisirs et ne s'occupent guère de la chose publique ; ils ne sont présents que lorsqu’il y a une grande fête ; alors qu'autrefois il fallait au moins douze cents voix pour rendre une décision valide au Grand Conseil, on a du mal maintenant à en réunir cinq cents.
C'est alors qu'éclate la Révolution français ; Antonio Cappello, ambassadeur de Venise à Paris, tient son gouvernement au courant de la gravité de la situation. Le Collège des Sages auquel ses dépêches sont adressées les tient soigneusement cachées et le Sénat les ignore.
En 1792, le triomphe de la Révolution effraya les Vénitiens et alors que deux ans auparavant ils avaient manifesté leur attachement à la cause royale et méprisé la Révolution, ils firent bon accueil en 1793 au ministre de la jeune République.
Les troupes autrichiennes allaient et venaient sur le territoire de la République ; après leur défaite à Montenotte en 1796 elles se replièrent sur le Frioul, et puisqu'elles avaient occupé Pescheria, Bonaparte à la demande d'indemnités que lui fit Nicolo Foscarini, envoyé de la Sérénissime, répondit qu'il occuperait Vérone.
En août 1796 la France offrit son alliance à la République, en lui garantissant l'intégrité de ses Etats, le Sénat répondit que Venise voulait rester neutre.
Bonaparte souhaitait une union plus intime entre les deux Républiques et demanda que le Sénat s'obligeât à fournir pendant six mois un subside d'un million par mois en argent et en denrées. Le Sénat promit le subside mais prit aussi les mesures pour punir les révoltés ; des conflits avec les troupes françaises eurent lieu ; Bonaparte menaça ; les populations désarmées par les soldats français se révoltèrent et Vérone commença le 17 avril 1797 "les Pâques véronaises" qui durèrent plusieurs jours.
Tandis que Bonaparte préparait la paix avec l'Autriche, il fit occuper les débouchés des Lagunes, le capitaine Laugier vint manoeuvrer au large du Lido, il fut tué. La colère de Bonaparte ne connut plus de bornes et le 1er mai il déclara la guerre à la République.
Le 8 mai, le doge remit son abdication.
Le gouvernement fut remplacé par une Municipalité provisoire ; on fit venir des soldats français et le 4 juin "l'Arbre de la Liberté" fut planté au milieu de la Place Saint-Marc et le Livre d'or brûlé avec les insignes du pouvoir ducal.
Venise et ses doges - Henri Gambier
Un petit coucou printanier, bises et bon week-end, Maïté.
RépondreSupprimerNorma
Vedo che ti stai specializzando nei Dogi e che sei brava a raccontare le loro storie. Io posseggo un libro di Claudio Rendina dove parla della vita di tutti i 120 Dogi, in ordine cronologico. Un amichevole abbraccio.
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