jeudi 17 mai 2012

Au temps de Vivaldi

En été 1739, Charles de Brosses est à Venise ; à plusieurs reprises, il est invité chez la Procuratessa Foscarini. Dans des lignes ironiques, il nous montre l'avarice (ou l'indigence) des patriciens vénitiens, à cette époque-là...
"Les vénitiens avec tout leur faste et leurs palais, ne savent ce que c'est que de donner un poulet à personne, écrit-il ; j'ai été quelquefois à la conversation chez la procuratesse Foscarini, maison d'une richesse immense, et femme très gracieuse d'ailleurs ; pour tout régal, sur les trois heures, c'est-à-dire à onze heures du soir de France, vingt valets apportent dans un plat d'argent démesuré une grosse citrouille coupée en quartiers, que l'on qualifie du nom de melon d'eau, mets détestable s'il en fut jamais. Une pile d'assiettes d'argent l'accompagnent ; chacun se jette sur un quartier, prend par-dessus une petite tasse de café, et s'en retourne à minuit souper chez soi, la tête libre et le ventre creux (lettre XV à M. de Neuilly).
©Antonio VIVALDI - Sylvie MAMY

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