mercredi 4 mai 2011

Les imprécations et phrases injurieuses


Notre peuple aussi, tout comme les autres, avait ses façons d'offenser les autres par la parole.
Il était courant de clouer le bec à l'adversaire. On lit dans les chroniques que Bartolomeo Memmo dit à ses partisans, en 1480, en parlant d'autres patriciens : "jetons les à l'eau, pieds et mains liés, en commençant par ce gros Christoforo Moro!"
Aux dames, on pouvait donner du v….et ce titre, et même pire, fut attribué en 1490 par Leonardo Vessiga à Maddalena, épouse d'Antonio Rosso, qui passait par le pont de S. Giocamo dall'Orio. On lit qu'en 1410, Francesco Baldovino injuria au Rialto, Barbone Barbaro, officier aux Beccherie, avec ces mots : "Que le vomi te vienne dans la barbe"
On disait souvent : "Ve vegna la giandussa" = "Que viennent les bubbons ("Giandussa": était le nom donné à la peste entre 1348 et 1360)
ou encore : "Ve nassa el vermocan" = "Que naisse la maladie de la vache folle"
Cette dernière imprécation était très répandue et difficile à éradiquer, si bien que les seigneurs de la Nuit, jusqu'en 1303, promulguèrent une loi afin que, personne, par injure, ou pour autre motif, ne soit traité de la sorte, avec la menace d'une amende de 20 sous aux contrevenants.
Anecdotes historiques vénitiennes" - 1897 -Giuseppe Tassini - Merci à Claude Soret pour ses traductions.

1 commentaire:

  1. J'ai peine à croire que la dernière injure soit d'une autre époque que la nôtre...
    Anne

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