samedi 26 novembre 2011

Les boutiques de cafés



Elles apparurent à Venise au XVIIème siècle et leur nombre augmenta au XVIIIème.
Au début elles étaient basses, sans ornement ; on peut en trouver un exemple dans cet espace de vin, qui devint un café célèbre au pont de l'Angelo. En dépit de cela, ils étaient très fréquentés surtout en période de carnaval par les gens et les masques. Parmi les principaux, on pouvait compter : le Florian, l'Aurora, celui delle Rive, celui du ponte della Guerra Il y en avait de nombreux qui, comme les "malvasie" et les "magazzini" avaient de petites chambres, interdites à plusieurs reprises par le gouvernement, comme nous le verrons, où se tenaient des jeux de hasard et théâtre de toutes les obscénités Plusieurs mesures furent prises contre les licences accordées aux cafés. On essaya même d'en interdire l'accès aux femmes. Voilà pourquoi Baffo déborde en ces lamentations :
"C'était grande belle chose
de voir dans ces boutiques
un défilé de toutes ces dames richement vêtues
Oh dieu! quel changement triste et ennuyeux"
et plus loin :
"mais combien de temps ça va tenir
que les dames n'aillent plus au café!
je ne m'y ferai jamais, je vous l'assure"
De plus, on ordonna aux cafés d'enlever les chaises sous les procuraties à minuit et de fermer les boutiques à deux heures.
Baffo revient à la charge de cette manière :
"on ne peut même plus rester dehors
parce qu'on y interdit les sièges…"
Un autre satirique note la sottise et l'inutilité de telles mesures à une époque où l'immoralité avait envahi toutes les classes sociales. C'était comme vouloir fermer l'étable alors que les bœufs s'étaient déjà échappés.
Anecdotes historiques vénitiennes" - 1897 -Giuseppe Tassini - Merci à Claude Soret pour ses traductions.

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