Quelques photos de la Venise qui me fait rêver ; du calme, de la sérénité, des couleurs, une atmosphère et quelques anecdotes d'un autre temps pour rêver, découvrir ou sourire.
mercredi 31 mars 2010
mardi 30 mars 2010
Pietro Ziani doge de 1205 à 1229
Rien ne prouve que le nouveau doge ait voulu transporter la population et le gouvernement de Venise à Constantinople, mais il y pensa peut-être car Byzance était devenu comme le centre de l'empire vénitien qui de là pouvait étendre son commerce sur tout le monde asiatique.
Comme il lui était impossible de prendre lui-même possession de toutes les îles de l'Archipel grec, le gouvernement décréta que tout citoyen vénitien pourrait conquérir une île pour son propre compte et à ses frais, à la seule condition de se déclarer vassal de la République.
Malgré les préoccupations de la politique extérieure, devenue plus difficile à cause de l'entrée en scène des Génois jaloux de la puissance que Venise venait d'acquérir après la 4e croisade, Pietro Ziani continua à embellir la ville et édicta en 1227 une loi très sage au point de vue sanitaire sur le commerce du poisson. Il était interdit aux pêcheurs de le vendre chez eux et des inspecteurs furent chargés d'aller chaque jour examiner la poissonnerie.
lundi 29 mars 2010
La dogaresse entre deux dames (Giacomo Franco - 1610)
A la dogaresse aussi étaient dues certaines marques d'honneur, de même que lui incombaient des devoirs définis dans la "Promission" ducale, comme de ne pas accepter de présents ni faire de recommandations et de ne pas exercer d'activités commerciales.
En compensation, elle entrait solennellement en possession de sa charge par une cérémonie fastueuse. Elle débarquait du "Bucentaure" accompagnée du Grand Chancelier et de quatre Conseillers, pour être reçue dans la basilique par les chanoines, où elle jurait la "Promission" et entendait le Te Deum. Puis suivie d'un long cortège de gentilshommes et de patriciens, elle faisait son entrée au palais des Doges, accueillie par les confréries artisanales qui exposaient en son honneur leurs produits les plus précieux : tapis, tentures, vitraux, armes ciselées.
Venise - A. Zorzi
dimanche 28 mars 2010
San Marco, au fond Ateneo San Basso (photochrome 1900- Catherine Donzel)
En 1639, un gentilhomme avait été tué ; malgré les recherches le tueur ne put être identifié . Le gouvernement fixa donc une récompense de 4000 ducats pour celui qui apporterait des éléments sur le crime. Un inconnu vint se confesser à Francesco, lui avouant être le tueur du gentilhomme. Une mauvaise idée germa alors dans l'esprit du prêtre. on ne sait sous quel prétexte il interrompit la confession et invita le pénitent à venir la reprendre plus tard dans la sacristie, où il pourrait l'écouter plus aisément. Il cacha entre temps, dans une vieille armoire un de ses neveux de manière à ce qu'il puisse tout entendre, qu'il informe la justice et qu'il touche la prime. Les choses se passèrent comme prévu et le coupable finit en prison. Le malheureux pensait sans cesse à la condamnation, ne pouvait pas fermer l'œil de la nuit, et dans le silence de la nuit, tourné vers un crucifix, accroché au mur nu, il s'exclamait plusieurs fois : "C'est vrai que je suis le vrai coupable, mais comment pourrait-il être découvert s'il est seulement connu de vous, mon Jésus et du prêtre de S. Basso, mon confesseur?"
Une telle déclamation fut entendue par les geôliers, qui la rapportèrent à leur supérieur et arriva de main en main devant le tribunal. Celui-ci ouvrit une enquête, envoya chercher le prêtre qui, adroitement questionné, finit par se confondre et confesser sa manière d'agir.
Les décemvirs le firent alors suspendre aux fourches et libérèrent le condamné, lui donnèrent 2000 ducats avec l'ordre de quitter Venise dans les trois jours.
L'autre curé dont nous voulons parler est Benedetto Schiavini, élu en 1780. L'aventure qui le touche est certainement moins lugubre. Il s'était arrangé avec Dalmaz, épouse du doge Paolo Renier, dont nous avons parlé auparavant, pour être nommé chanoine de Saint-Marc. La dogeresse lui avait promis ce poste s'il parvenait à faire déplacer la petite cloche qui, sur la façade de l'église de S. Basso sonnant très tôt tous les matins, la dérangeait.
La cloche fut déplacée mais la charge de chanoine fut attribuée à un autre, qui peut-être pour cela avait déboursé une somme rondelette. Le curé indigné remis à sa place la cloche et, à la dogeresse qui lui rappelait qu'il manquait à sa parole, il fit observée qu'elle non plus n'avait pas respecté la sienne. Alors la charge lui fut à nouveau promise et à la fin, un autre poste étant libre, attribuée à note curé, qui, cette fois fit disparaître définitivement la cloche.
"Merci à Claude Soret pour ses traductions : anecdotes historiques vénitiennes - 1897 -Giuseppe Tassini
Sous le règne d'Enrico Dandolo 1192-1205 doge élu à 84 ans, mort à 97 ans...
Robert de Clari, croisé et chevalier peu instruit raconte ainsi "les merveilles de Constantinople" : "Je vous parlerai de Sainte Sophie. L'église était toute ronde. Il y avait dans l'église, autour de la coupole, des tribunes qui étaient soutenues par de grosses colonnes très riches, car il n'y en avait aucune qui ne fût de jaspe, de porphyre ou de riche pierre précieuse, et il n'y avait aucune de ces colonnes qui ne portât remède, telle guérissait du mal de reins quand on s'y frottait, telle guérissait du mal de flanc et telles guérissaient d'autres maladies, et il n'y avait pas de portes en cette église, de gond, de verrou, et d'autre pièce de fer, qui dussent être en fer, qui ne fussent d'argent. Le maître autel était si riche qu'on ne pourrait l'estimer, car la table qui était sur l'autel était faite d'or et de pierres précieuses mêlées et fondues ensemble. Autour de l'autel, il y avait des colonnes d'argent qui portaient un tabernacle dressé sur l'autel. Ce tabernacle était en forme de clocher, en argent massif, et il était si riche qu'on ne peut pas l'évaluer. L'endroit où on lisait l'Evangile était si riche et si noble que nous ne saurions vous le décrire. Dans l'église étaient suspendus cent lustres au moins et il n'y avait pas de lustre qui ne fût suspendu à une grosse chaîne d'argent aussi grosse que le bras d'un homme, et dans chaque lustre il y avait bien vingt-cinq lampes ou plus....A l'anneau de la grande porte de l'église qui était entièrement d'argent, pendait un tuyau qui était fait d'on ne sait quel métal. Il avait la vertu que je vous dirai ; quand un malade qui avait mal dans le corps, comme d'enflure, le portait à sa bouche, si peu qu'il l'eût mis, le tuyau le prenait et lui suçait toute sa maladie et lui faisait sortir le venin par la bouche, et il le tenait si fort qu'il le faisait écumer et rouler les yeux dans la tête et l'homme ne pouvait lâcher le tuyau avant que sa maladie ne fût extirpée, et plus il était malade, plus longuement le tuyau le tenait, et quand un homme qui n'était pas malade le mettait à sa bouche, le tuyau ne le tenait pas du tout."
samedi 27 mars 2010
vendredi 26 mars 2010
Avogador
On doit à Orio Malipiero, doge de 1178 à 1192, le premier statut de loi criminelle. On trouve dans ce statut des détails très curieux sur les punitions infligées aux malfaiteurs.
L'assassin était pendu ou condamné au bûcher s'il occasionnait la mort de sa victime. Dans le cas contraire, on se contentait de lui couper une main ou les deux ou de lui crever les yeux suivant la gravité des coups infligés à la victime.
Pour les voleurs, si la somme volée ne dépassait pas vingt sous le voleur était fouetté et marqué d'un fer rouge ; en cas de récidive, on lui arrachait les yeux.Pour une somme supérieure, il était pendu. Si le voleur devenait agresseur, portait des armes pour se défendre ou pour attaquer ses victimes, on lui crevait les yeux et on lui coupait la main.
La justice était égale pour tous.
Photochrome, 1880
jeudi 25 mars 2010
mercredi 24 mars 2010
Photochrome, 1880
mardi 23 mars 2010
Sous le règne de Sebastiano Ziani (1172-1178)
Quand le canal qui traversait la Place Saint-Marc fut comblé, on songea à démolir aussi l'église de San Geminiano. On raconte à ce sujet que les pieux Vénitiens n'osaient mettre leur projet à exécution sans y être autorisés par le pape. On pria donc l'ambassadeur auprès du Saint-Siège de solliciter cette autorisation. Le pape lui répondit : "La Sainte Eglise ne permet jamais de faire le mal, mais quand il est fait, elle peut le pardonner".
On procéda donc à la démolition de l'église et le mal accompli, on demanda l'absolution au pape...Comme pénitence, le doge devait promettre la reconstruction de l'église. Chaque année, le doge se rendait sur les lieux en promettant la construction l'année suivante.
Cette promesse fut répétée pendant des siècles jusqu'au jour où l'église fut reconstruite par Sansovino à l'extrémité de la Place où s'élève maintenant l'aile napoléonienne des Procuratie.
Aux deux endroits une plaque de marbre indique la place qu'occupa chacune des deux églises.
lundi 22 mars 2010
La fête des melons
Au début de son règne, le doge Steno avait résolu quelques dissensions apparues entre les confrères de la corporation des marchands de fruits et légumes, ceux-ci lui avaient offert, en signe de reconnaissance, des melons. Les années suivantes, on voulut continuer cette pratique. C'est pourquoi ,la première année de l'élection de chaque doge, ces marchands se réunissent sur le campo S. Maria Formosa et se rendent en groupe à travers les merceries et la place Saint-Marc. Six personnes les précédaient, portant des bâtons peints de vert avec des fils d'or et avec les armes de la Sérénissime. Derrière 4 trompettes et 3 tambours faisaient résonner dans les airs les échos de leurs instruments. Ensuite venaient les 3 étendards de la corporation, un grand soleil avec la figure de S. Giosafat, leur protecteur, soutenus par quatre porteurs, vêtus de toile blanche imprimée avec des fleurs rouges, ayant sur la tête un béret avec fleurs et rubans. Puis venaient deux enfants vêtus de noir portant deux bouquets de fleurs et l'intervenant de la corporation. Suivaient enfin deux par deux les membres de la corporation portant les melons dans des corbeilles dorées et sur des plats argentés.
Arrivée à la porta della Carta, la procession montait à la salle des banquets où elle déposait les melons et où étaient préparés les dons, qu'en échange le doge donnait généreusement à la corporation. C'étaient des jambons, des fromages, de la langue salée, du vin…Alors on présentait les chefs de la corporation au doge, les deux enfants lui offraient les bouquets de fleurs et l'intervenant lisait son discours auquel le prince répondait avec bienveillance.
Merci à Claude Soret pour ses traductions : anecdotes historiques vénitiennes - 1897 -Giuseppe Tassini
dimanche 21 mars 2010
Widman
Giovanni Widman est venu à Venise en 1586 et s'est enrichi par le commerce. A sa mort en 1646, il fit un legs de 1.200.000 ducats en faveur des enfants.
Un de ses fils Cristoforo a été nommé cardinal par le pape Innocent X en 1647, Davide était Directeur général de l'armée papale.
On trouve un Carlo Général en mer dans le Levant dans les dernières années de la République.
La famille a fait don à l'église San Canciano du corps de St Maxime, évêque de Novigrad, église où se trouvent leurs tombes.
La famille Widman s'est éteinte en 1878 avec un Giovanni, homme extravagant qui dilapida sa fortune après avoir épousé une "femme du peuple"......
samedi 20 mars 2010
San Giovanni Elemosinario (Titien)
Nombreux sont ceux qui parlent de l'époque où fut érigé le campanile de S. Giovanni Elemosinario, ou du Rialto (1399-1410), ainsi que des écussons ducaux avec figures et traits que l'on peut découvrir dessus. Nous ne parlerons cependant que d'une curieuse œuvre mécanique qui formait un de ses ornements de première importance. Au début du XVème siècle Gasparo Ubaldini y construisit une horloge où deux hommes sonnaient les heures et, avant qu'ils le fassent, sortait à chaque heure un coq qui chantait trois fois. Le même Ubaldini dit à la communauté de Sienne : "Faites savoir que j'ai fait l'horloge du Rialto à Venise, celle qui sonne les heures et où un coq vient chanter trois fois à chaque heure" (Voir les documents pour l'histoire de l'art siennois, recueillis et illustrés par le dottore Gaetano Milanesi. Sienne. 1845)
L'œuvre de Ubaldini fut détruite dans l'incendie de 1514 qui enflamma l'église voisine. Sanuto écrit qu'à cette occasion s'enflamma le haut du campanile où étaient deux hommes qui sonnaient les heures. Ils brûlèrent avec tout le toit
Merci à Claude Soret pour ses traductions : anecdotes historiques vénitiennes - 1897 -Giuseppe TassiniCalle Barbaria de le Tole
vendredi 19 mars 2010
San Marco
San Marco n'est devenu cathédrale de Venise qu'en 1806 sous Napoléon.
La cathédrale était San Pietro di Castello et la basilique San Marco était chapelle ducale et église d'État dont les bénéfices revenaient au doge.
Le clergé séculier qui, à l'époque la plus ancienne, exerce souvent le notariat, est nombreux ; mais le clergé régulier l'est encore plus : les couvents masculins et féminins sont bondés.
Parmi les coutumes contestables des vénitiens de tous les milieux figure aussi celle de destiner les filles au couvent pour ne pas gaspiller de l'argent en dots et la fréquence des claustrations forcées est l'une des causes de la dépravation qui règne dans les monastères vénitiens et que, ni les Dix, ni les patriarches, ni les nonces apostoliques ne réussirent à éliminer.
jeudi 18 mars 2010
Petit bonheur de la semaine
mercredi 17 mars 2010
mardi 16 mars 2010
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