dimanche 28 mars 2010

San Marco, au fond Ateneo San Basso (photochrome 1900- Catherine Donzel)


En 1639, un gentilhomme avait été tué ; malgré les recherches le tueur ne put être identifié . Le gouvernement fixa donc une récompense de 4000 ducats pour celui qui apporterait des éléments sur le crime. Un inconnu vint se confesser à Francesco, lui avouant être le tueur du gentilhomme. Une mauvaise idée germa alors dans l'esprit du prêtre. on ne sait sous quel prétexte il interrompit la confession et invita le pénitent à venir la reprendre plus tard dans la sacristie, où il pourrait l'écouter plus aisément. Il cacha entre temps, dans une vieille armoire un de ses neveux de manière à ce qu'il puisse tout entendre, qu'il informe la justice et qu'il touche la prime. Les choses se passèrent comme prévu et le coupable finit en prison. Le malheureux pensait sans cesse à la condamnation, ne pouvait pas fermer l'œil de la nuit, et dans le silence de la nuit, tourné vers un crucifix, accroché au mur nu, il s'exclamait plusieurs fois : "C'est vrai que je suis le vrai coupable, mais comment pourrait-il être découvert s'il est seulement connu de vous, mon Jésus et du prêtre de S. Basso, mon confesseur?"
Une telle déclamation fut entendue par les geôliers, qui la rapportèrent à leur supérieur et arriva de main en main devant le tribunal. Celui-ci ouvrit une enquête, envoya chercher le prêtre qui, adroitement questionné, finit par se confondre et confesser sa manière d'agir.
Les décemvirs le firent alors suspendre aux fourches et libérèrent le condamné, lui donnèrent 2000 ducats avec l'ordre de quitter Venise dans les trois jours.
L'autre curé dont nous voulons parler est Benedetto Schiavini, élu en 1780. L'aventure qui le touche est certainement moins lugubre. Il s'était arrangé avec Dalmaz, épouse du doge Paolo Renier, dont nous avons parlé auparavant, pour être nommé chanoine de Saint-Marc. La dogeresse lui avait promis ce poste s'il parvenait à faire déplacer la petite cloche qui, sur la façade de l'église de S. Basso sonnant très tôt tous les matins, la dérangeait.
La cloche fut déplacée mais la charge de chanoine fut attribuée à un autre, qui peut-être pour cela avait déboursé une somme rondelette. Le curé indigné remis à sa place la cloche et, à la dogeresse qui lui rappelait qu'il manquait à sa parole, il fit observée qu'elle non plus n'avait pas respecté la sienne. Alors la charge lui fut à nouveau promise et à la fin, un autre poste étant libre, attribuée à note curé, qui, cette fois fit disparaître définitivement la cloche.
"Merci à Claude Soret pour ses traductions : anecdotes historiques vénitiennes - 1897 -Giuseppe Tassini

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