La pescheria, en 1884 et aujourd'hui

photo tirée de : Venise, photographies anciennes de Dorothea RITTER

Le bâtiment actuel a été construit en 1907

Au marché du Rialto, un peu plus loin, se trouve la fondamenta del Vin où s'entasse tout l'alcool que Venise consomme. Et elle consomme beaucoup de vin : de Malvoisie pour enfants chétifs, femmes obtuses et électeurs du Doge (car il ouvre l'esprit !), des Marches, des Pouilles, des Abruzzes, de Calabre, du Trevisan, de Dalmatie...

Une famille normale, soit neuf personnes enfants compris, en absorbe 16 litres par jour.

Venise, jamais en manque d'idées, édicta donc une loi afin de ne jamais manquer de ce précieux breuvage.

Elle est la seule ville au monde où le délit pour un aubergiste serait de ne pas mouiller le vin et de le servir pur ; l'Etat s'y retrouvait quand même puisqu'il taxait l'eau mise dans le vin...

Cependant pour les étrangers à qui Venise ne pouvait décemment offrir du vin coupé, elle a crée des auberges réservées à eux seuls ; l'hôtelier doit donc se résigner à n'accueillir que des locaux ou que des étrangers.

Les nobles et les bonnes soeurs peuvent aussi devenir propriétaires d'auberge.

Chacun doit avoir l'approbation du gouvernement.

Permission peut être donnée d'héberger les nobles de passage mais non leurs chevaux et équipages ; à l'inverse, un autre sera tenu d'accueillir ces derniers mais pas leurs seigneuries. Les pouvoirs publics fixent aussi le nombre de lits, de 6 à 30.
Ceci se passait à la fin du Moyen-Age.

(Vie, grandeurs et misères de Venise - R. Guerdan)