jeudi 21 janvier 2010

Antique projet d'une fontaine d'eau douce sur la place Saint-Marc


Au début du XVIIème siècle, nos pères pensèrent équiper la place Saint-Marc d'une fontaine d'eau douce. Nombreux furent les projets imaginés pour amener l'eau sur la place, comme on peut le lire dans l'ouvrage publié pour la première fois en 1606 par Fabio Glisenti, intitulé : Discours moraux.


L'un voulait faire venir l'eau douce de la Brenta jusqu'à la place Saint Marc par des tuyaux souterrains ou passant sur des grands pieux.

D'autres auraient préféré qu'on construise sur la place des citernes recueillant l'eau de pluie et l'amenant dans une fosse profonde placée à l'endroit où l'on voulait faire jaillir la fontaine.

Malgré d'autres projets publiés sur le sujet, c'est celui-ci qui devait être retenu et dans ce cas, selon Glisenti : on devait élever un vase métallique de grande capacité, le placer sur un piédestal, un nombre suffisant de graduations étant gravées. Sur le vase, au milieu, en laissant la place pour y introduire les tuyaux, un trépied posé sur une sphère représentant la mer qui porterait assise - ou en pieds - une Venise réalisée avec grand art. D'un côté du trépied : le Lion de Saint-Marc tenant sous l'un de ses pieds un livre ouvert et sous l'autre une boule. De l'autre côté, de la même grandeur, une licorne. Sur la table du trépied, on aurait pu poser une imposante statue sur laquelle on aurait gravé avec soin une devise à la gloire de la République. Enfin là où le trépied fait un angle obtus avec ses trois pieds, on poserait trois tuyaux d'une grandeur adaptée, proportionnels à la quantité d'eau recueillie dans les réservoirs.

Dans l'œuvre de Glisenti, l'image même de cette fontaine est représentée, mais non sans quelque considérable modification.

Rien cependant ne se fit pendant ce siècle et, seulement de nos jours, l'idée d'amener l'eau douce par un aqueduc ayant été abandonnée, on revint au projet de l'ériger au beau milieu de la place Saint-Marc. Ce à quoi beaucoup s'opposèrent craignant que par ce projet soit défigurée la place, et au contraire émirent l'idée de l'ériger sur la piazzetta des Lions, à l'endroit où, comme nombreux sont ceux qui s'en souviennent il y avait un grand puits, signalé par Gallicoli comme étant le plus profond de Venise.

Nous aussi sommes d'accord avec ce jugement.

Merci à Claude Soret pour ses traductions : anecdotes historiques vénitiennes - 1897 -Giuseppe Tassini

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