dimanche 24 janvier 2010

Porte d'une maison du Gheto


L'étranger s'adressait aux Juifs vénitiens, en chapeaux rouges, quand il s'agissait de culture, de sagesse ou encore d'objets de luxe. Henri VIII s'assura le conseil d'un rabin de Venise dans son procès en divorce contre Catherine d'Aragon.

Les étrangers en visite à Venise qui avaient loué des palais avaient coutume de recourir aux Juifs qui leur revendaient ou leur louaient des articles de luxe vendus ou mis en gage par la noblesse : tentures et argenterie, Véronèses et Titiens, et même rideaux de gondoles.
En échange, les vénitiens saignaient la communauté juive de toutes les manières imaginables. Comme la loi interdisait aux Juifs de posséder de la terre, la République les obligeait à louer le Ghetto dans sa totalité, en bail à long terme ; le jour où les Juifs s'y installèrent, les loyers furent augmentés du tiers. Beaucoup d'entre eux quittèrent Venise pour la Hollande, chassés par la rapacité vénitienne. Mais la communauté continuait de payer les loyers des maisons inoccupées selon les termes du contrat.
On la rançonnait pour les impôts, les redevances, l'armée, la marine, l'entretien des canaux : on la contraignit à maintenir ouvertes ses Caisses de prêt et à payer pour ce privilège un tribut au gouvernement, longtemps après qu'elles eurent cessé d'être rémunératrices.

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