dimanche 22 novembre 2009

Complément de l'anecdote de "la vieille au pilon"


Après que le 15 juin 1310, jour de S. Vito, les partisans de Bajamonte Tiepolo furent battus sur le place Saint Marc, une partie de ces derniers s'enfuit en se jetant dans les Mercerie. Près de l'entrée de cette rue , la vieille Giustina, ou Lucia Rossi, qui semble-t-il, faisait le commerce de miroirs, fit tomber du haut de son balcon sur les fuyards un gros mortier , lequel alla frapper le porte-drapeau de Bajamonte Tiepolo, le laissant étendu mort sur le carreau..
La vieille interpella la femme du doge et réclama comme récompense pour ces faits :
1)que lui soit accordé d'exposer à son balcon les jours de S. Vito de chaque année , et en d'autres jours de fêtes, la bannière de Saint-Marc.
2)que la somme de 15 ducats qu'elle payait aux procurateurs de Supra de Saint-Marc, au titre de location de la maison qu'elle habitait et de sa boutique située en dessous, appelée boutique aux miroirs, ne soit augmentée, ni pour elle, ni pour ses filles
Le doge donna ainsi satisfaction à la première comme à la seconde demande, en étendant le bénéfice à tous ceux qui à l'avenir représenterait la vieille.
Le temps passant, le contrat de location de la maison et de la boutique fut divisé en trois contrats, lesquels depuis ce temps portent le titre de "en raison de la grâce du mortier".
Ils furent changés en contrat de location perpétuelle, au prix arrêté définitivement de 15 ducats par an. Après la chute de la République, cet argent alimenta les caisses de l'Eglise de Saint Marc et non plus celle des Procurateurs de la Supra.
L'année 1861, Elia Vivante Mussati étant l'unique occupante de l'immeuble, elle voulut faire sculpter sur la façade l'image de la vieille en train de jeter son récipient avec l'inscription : XV juin 1310, le nom du sculpteur A. Lovandini et l'année 1841
Au bas de la maison sur les dalles de la Mercerie, on peut voir une petite pierre blanche indiquant le lieu où fut tué le porte-drapeau de Bajamonte.

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