On peut tous imaginer que, dans Venise, ville dédiée au commerce et donc fréquentée par de nombreux étrangers, il y avait un grand nombre d'auberges.
A l'origine, celles qui occupaient la première place étaient celles de la place Saint-Marc, et les plus voisines.
Depuis le XIVème siècle nous trouvons le "Chapeau" dont l'enseigne se voit suspendu près des Procuraties dans le célèbre tableau de Gentile Bellini, réalisé en 1496. Il existait aussi à la même époque l'auberge de Salvadego, dont on pense qu'elle portait le nom de son premier exploitant ou, à moins qu'au contraire, le nom soit la déformation de Uomo Selvaggio, ce qui paraît aujourd'hui plus vraisemblable. Vers le Molo, plus précisément face au palais ducal, on trouvait alignées, avec leurs portiques devant, les auberges del Leone, del Cavaletto, del Pellegrino et della Luna. Elles furent abattues après qu'on ait décidé en 1536, la construction sur cet endroit de la Libreria et émigrèrent vers d'autres lieux de la ville.
Le Cavaletto, par exemple alla à San Gallo. Le Leone aussi avec le nouveau nom du Lion Blanc. Le Pellegrino d'abord dans la calle Corazzaria puis dans la calle Larga. La Luna dans l'ancien couvent de l'Ascension.
Au pont de la Paille, on trouvait les auberges de la Serpe, de l'Etoile et de la Couronne. Dans toutes, comme dans celles de la place, les prostituées recevaient dans des chambres leurs clients . Elles furent expulsées par la loi du 22 mai 1489.
De Saint-Marc, en se dirigeant vers le Rialto, nous trouvons dans la cour de l'Ours à S. Bartolomeo une autre auberge à l'enseigne du Lion Blanc, dont on fait mention dans les chroniques. Ayant franchi les marches du pont, nous aurons l'œil attiré par la Campana (le célèbre chroniqueur Marin Sanuto en était le propriétaire), le Bo, l'Angelo, la Torre, la Donzella….
Dans toutes les hôtelleries, on devait trouver autrefois des écuries et des chevaux et toutes devaient posséder deux chambres décorées, avec quatre bons lits pour recevoir comme il se devait les princes et autres personnes de rang élevé qui venaient chez nous.
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