Le froid de 1788-1789 qui fut très intense, gela toute la lagune, si bien qu'on pouvait faire le trajet de Venise à Mestre ou de Venise à Campalto non seulement à pieds, mais aussi sur de pesants véhicules tirés par des chevaux ou des bœufs. Le docteur Levi nous dit sur le sujet : "Le piétinements des personnes qui par groupes allaient et venaient allègrement et le passage des véhicules formaient un sentier si évident qu'on pouvait y marcher la nuit, sans fanal, sans craindre de se perdre. Sur ce sentier, on dressa une baraque ou plutôt une tente , sous laquelle on donnait à manger comme dans une auberge. Sur ce sentier, beaucoup risquaient de mettre en péril la solidité de la glace en allumant des feux, en s'y réchauffant et bavardant Sur ce sentier, le caractère rude des vénitiens se montrait en belle pompe, les Nicoloti effectuant leurs travaux d'Hercule et le 15 janvier 1789, le jeu de la Moresca, espèce d'exercice militaire dans lesquels ils étaient adroits et vaillants.
Dans ces circonstances, le gouvernement suspendait l'octroi entre Venise et la terre ferme si bien que le pain, le vin, les viandes se vendaient librement à travers la cité.
Les mésaventures cependant ne manquèrent pas. un mendiant qui avait trop bu le soir dans une taverne près de S. Caterina fut retrouvé le matin suivant sur les Fondamente Nuove mort de froid. Un clerc de l'église de S. Leonardo qui voulait se rendre à pied à San Secondo, abandonnant le sentier tracé, se noya là où la glace était moins épaisse. Un porteur, qui traînait un baril de vin tomba la nuit, ivre sur la glace et ne se releva pas. Un prêtre désireux de baiser l'image de la Vierge Marie qu'on vénérait à l'Anconetta, au beau milieu de la lagune, sortit de la route et fut enseveli sous la glace qui se referma sur lui, ne laissant à la surface que son tricorne. Une dame qui voulait traverser la Sacca della Misericordia, sombra dans la glace, mais par chance put être sauvée.
Merci à Claude Soret pour ses traductions : anecdotes historiques vénitiennes - Giuseppe Tassini
Photo tirée de : VENISE, photographies anciennes de Dorothea RITTER - © 1994 Inter-Livres
Les hivers de l´Europe étaient rudes en ces annéees.
RépondreSupprimerLes tableaux flamands représentent toujours les canaux gelés de la Hollande.
Bonne journée.
Oui, qu'ils devaient avoir froid et ça devait être bien dur (surtout comparé à notre époque de nantis où de plus en plus de gens se plaignent pour un rien et cherchent toujours des responsables pour le moindre petit problème)a presto !
RépondreSupprimerEncore une anecdote très intéressante et à se rappeler. Merci Maïté
RépondreSupprimera presto
Danielle