lundi 17 janvier 2011

Les Francs-Maçons



Les francs-maçons avaient planté leurs tentes même à Venise. C'est par hasard qu'on découvrit leur loge. On savait que sur le rio Manin, dans le palais Contarini, à S. Simone Profeta, entraient furtivement quelques personnes après minuit. En outre, un inconnu avait fait construire par un menuisier une grande armoire avec l'ordre de ne pas la monter à l'adresse ci-dessus mais de la déposer dans le hall de la maison. Le menuisier, qui connaissait ceux qui habitaient l'étage du dessus, ne voyant plus l'armoire dans le lieu où il l'avait déposée quelques jours après, eut la curiosité de savoir où elle avait été déplacée. Avec une vrille, il fit un trou dans le plancher et par ce moyen, il découvrit, après minuit, une salle tapissée comme pour un deuil, avec un trône couvert de vêtements noirs, avec des ustensiles mortuaires et plusieurs personnes vêtues de noir, rassemblées çà et là , à la faible lueur de petites lanternes.

Epouvanté, il courut trouver le curé du quartier et, selon ses conseils, avertit le tribunal suprême, qui envoya le célèbre Cristofolo dei Cristofoli avec 24 hommes pour vérifier les faits.

D'autres attribuent la découverte de la loge à une liasse de papiers barrés de caractères et de signes étranges, oubliée par Girolamo Zusto, affilié à la secte, dans sa propre gondole et remise aux autorités par les gondoliers.

Les francs-maçons furent également persécutés par les gouvernements successifs de la République. On a mémoire qu'en 1814, ils se rassemblaient dans une grande bâtisse, depuis abattue, sur la Fondamenta delle Erbe, à S. Marina et, que le 30 août de cette année on brûla , tous leurs emblèmes, mémoires, meubles, effets qui se trouvaient dans cette bâtisse

La loge du Rio Marin fut découverte le 6 mai 1785 ; mais la première loge fut fondée en 1774 par le célèbre Pietro Grattarol, secrétaire du Sénat, dans un palais de la Corte Da Mosto à S. Leonardo. Les Inquisiteurs d'Etat furent informés de son existence par leur confident G. B. Manuzzi.
Anecdotes historiques vénitiennes" - 1897 -Giuseppe Tassini - Merci à Claude Soret pour ses traductions.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire