mardi 4 janvier 2011

Les prostituées


Elles étaient nombreuses à Venise. Dans un premier temps, le gouvernement prit un soin constant à les tenir concentrées dans un vaste quartier du Rialto dénommé le Castelletto, dont les portes devaient restées closes la nuit et même pendant le jour, lors des principales fêtes religieuses. Les prostituées pouvaient sortir librement du Castelletto seulement le samedi et restaient les sujettes de quelques "directrices" appelées "matrones", qui tenaient la caisse des gains et ensuite, à la fin de chaque mois les répartissaient , tant par tête.

Le temps passant, ces dispositions furent abrogées, spécialement en ce qui concerne l'habitation commune dans le Castelletto. Bien vite, les prostituées se répandirent dans plusieurs quartiers, dont celui des Carampane où elles se montraient aux fenêtres, découvertes, les seins nus et sur les balcons illuminés le soir. On veut que, par une telle coutume, elles détournaient les hommes de la sodomie, en les attirant vers un vice mineur.

De toute façon, les lois qui réprimaient cette classe de femmes étaient très sévères. Elles ne pouvaient pas avoir de logement sur le grand Canal, ni payer plus de 100 ducats de location par an, ne pas aller sur le Grand Canal à l'heure des défilés, ne pas se trouver dans des barques à deux rames, ne pas entrer dans les églises lors des fêtes religieuses, ne pas porter de bijoux d'or, ni de pierres précieuses, ni de perles, qu'elles soient vraies ou fausses, ne pas se couvrir de vêtements blanc réservés aux filles.

Parmi elles, certaines alliaient à la beauté l'esprit et la culture, elles pouvaient rivaliser avec les plus nobles courtisanes d'Europe. C'étaient les préférées de nos patriciens et même des prélats, des artistes et des poètes qui n'avaient pas honte de les courtiser publiquement.
Anecdotes historiques vénitiennes" - 1897 -Giuseppe Tassini - Merci à Claude Soret pour ses traductions.

4 commentaires:

  1. Petit complément d'information:
    Il semblerait que le nom du quartier des Carampane tire son origine de Ca' maison et de Rampani, nom de l'ancienne famille noble qui possédait à cet endroit là quelques immeubles.

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  2. Merci Aldo pour ce complément d'information : et pour ceux qui comprennent l'italien (ce qui n'est pas encore mon cas...mais j'y travaille !) :
    Carampane (Calle, Fondamenta ora Rio Terrà, Rio Terrà, Calle dietro delle)
    a S. Cassiano. Fino dal 1358 si prescrisse che i Capi di Sestiere dovessero rintracciare un locale a Rialto per concentrarvi le meretrici. Esso venne ritrovato nel 1360, e fu un gruppo di case in parrocchia di S. Matteo, appellato il «Castelletto», che doveva stare sotto la sorveglianza di sei custodi, e rinchiudersi ogni sera al cessare della terza campana di S. Marco, né aprirsi giammai nelle feste principali della chiesa. Le meretrici obbedivano ad alcune «matrone», incaricate di far cassa dei guadagni, e quindi, alla fine d'ogni mese, dividerli tanto per testa. Le abitatrici del «Castelletto» si sparsero, col progredire del tempo, anche in altri luoghi della città, fra cui di preferenza nel quartiere detto «Carampane» da «ca'» (casa) e «Rampani», cognome d'antica famiglia patrizia, che colà possedeva alcuni stabili. Ciò venne loro proibito, laonde il Sabellico, che scrisse il suo opuscolo «De Situ Urbis» circa al 1490, ebbe a dire: «Carampanum vicum unde nuper sublatum lupanar». Ma esse vi ritornarono sempre, deludendo in tal guisa la legge, che avrebbe voluto vederle tutte rinchiuse nel «Castelletto».
    Ad onta che molte di tali donne si trovassero un tempo in Venezia, v'infieriva il vizio della sodomia, laonde si dovette non solo tollerare, ma prescrivere, come accenneremo anche altrove, che esse stessero sulle porte ed alle finestre lascivamente scoperte, mentre una lucerna illuminava di sera il curioso spettacolo. Che se tanto prescrivevasi perché gli uomini, allettati ad un vizio minore, da un maggiore venissero distolti, severissime leggi, fatte in diversi tempi, e che si possono dire epilogate nel decreto 13 agosto 1644, raffrenavano le prostitute. Non potevano esse aver casa sopra il «Canal Grande», né pagar più di ducati 100 di affitto; non andar per «Canal Grande» all'ora del corso, e vagar per la città in barca a due remi; non entrare in chiesa nelle solennità, perdoni, od altri concorsi di devozione; non portare il «faziol bianco da fia» (manto, od accappatoio da donzella); non ornarsi di oro, gioie, e perle buone o false ecc. Erano escluse finalmente (e tale sorte avevano ancora i ruffiani) dal far testimonianza nei processi criminali, e non venivano ascoltate qualora avessero domandato in giudizio il pagamento pei servigi prestati.

    La «Calle dietro le Carampane» è denominata anche «Rizzo». Vedi Rizzo (Calle ecc.) a S. Cassiano.

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