La vocation de la Pietà est différente de celle des trois autres Ospedali. Sa mission n'est pas de porter secours aux orphelins mais seulement aux enfants illégitimes abandonnés par leur mère.
La lettre "P" est marquée au fer rouge sur le pied ou le bras du bébé.
L'enfant est envoyé en nourrice dans une famille d'accueil à la campagne où il est suivi par un prêtre.
A 10 ans, il revient à l'institution.
On forme les garçons chez les artisans ; pour les filles les débouchés sont la couture, la broderie, la cuisine. Elles seront souvent placées comme servantes dans des familles nobles.
La prieure est une dame de la noblesse, l'épouse d'un gouverneur, une religieuse ou parfois même une fille élevée dans l'institution. A la Pietà, on l'appelle "Madonna". Elle gère parfois jusqu'à deux cents personnes, non seulement les pensionnaires, mais aussi les ouvriers, les boulangers, les fournisseurs qui viennent de l'extérieur et servent la maison.
L'hospice est une entreprise financière ; les compositeurs, les maîtres de musique, les nobles, les marchands, les filles du choeur elles-mêmes peuvent réaliser des placements qui rapportent des intérêts, léguer leurs biens, faire des dons. Investir de l'argent à la Pietà, c'est, pour un noble vénitien, une manière de mettre en pratique son esprit chrétien et civique.
Tiré de "Vivaldi" de Sylvie Mamy
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