Caricature du castrat bolonais Bernacchi, chantant au S Giovanni Grisostomo en 1723 - A M Zanetti (1680-1767) |
Lorsque débute la saison du carnaval, le 26 décembre, les théâtres d'opéra vénitiens s'ouvrent "avec une pompe et une splendeur extraordinaires". "Les meilleurs Maîtres et les meilleurs voix courent à Venise, écrit Casimir Freschot en 1709, et chacun y trouve de l'emploi, y ayant quatre, cinq, et même quelque fois six Théâtres où l'on joue l'Opéra tout à la fois et les Opéras changent dans chaque Théâtre au moins deux fois pendant le Carnaval". Orgueilleux du prestige auréolant leur Etat et non moins satisfait de voir circuler dans la République "l'or des étrangers", le Conseil des Dix relâche insensiblement son contrôle sur le luxe et la moralité des théâtres d'opéra, permettant la multiplication des saisons.
Le célèbre comédien Luigi Riccoboni, dit Lelio, fut enchanté par la sophistication des machines dans Il Catone Uticense (1701). Un globe en forme de mappemonde surgit dans le fond du théâtre. Au son des trompettes et de l'orchestre, celui-ci fut avancé peu à peu sur le devant de la scène sans que l'on puisse entrevoir aucun des mécanismes actionnant l'ensemble. Lorsqu’il se trouva face à César, le globe s'ouvrit, montrant les "trois parties du Monde" connues dans l'Antiquité. L'intérieur de la mappemonde était, affirme Riccoboni, "éclatant d'or, de pierreries et de métaux de toutes les couleurs, et contenait plusieurs Musiciens".
tiré de "les grands castrats napolitains à Venise au XVIIIe siècle" de Sylvie Mamy
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